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Vaccination contre le COVID-19, au stade de France, le 23 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Oui ça a commencé. On le fait, mais discrètement", assure un haut cadre du mouvement olympique français sous couvert d'anonymat. Pourquoi tant de précautions ? Le sujet est visiblement sensible. Le ministère des Sports a annulé vendredi dernier 23 avril un déplacement dans les Yvelines où Roxana Maracineanu devait justement évoquer la question de la vaccination de la délégation tricolore avant les JO.
"Ça coince un peu. Certains au sein de l'exécutif ont du mal à assumer que les sportifs soient priorisés alors que tout le monde n'est pas encore vacciné en France", assure une source proche des instances sportives.
Fenêtre trop courte
Alors que plus de 13,5 millions de personnes ont reçu une première injection en France, selon le calendrier annoncé par Emmanuel Macron, il y a quelques semaines, la vaccination devrait être ouverte à tous à partir de la mi-juin. Mais avec des JO de Tokyo débutant le 23 juillet, la fenêtre est extrêmement courte pour un vaccin à deux injections à trois semaines d'intervalle. Trop même.
"Il y a un timing pour se faire vacciner. ll ne faut pas que ce soit trop tard avant les JO, parce qui si c'est trop tard et qu'il y a des effets secondaires, ça peut handicaper l'athlète. Il ne faut pas non plus que ce soit trop tôt parce que les personnes prioritaires doivent se faire vacciner avant", résume la co-présidente de la commission des athlètes de haut niveau Astrid Guyart. L'équation n'est effectivement pas simple.
"Il y a aussi des athlètes qui tentent encore de décrocher leur qualification. Ils ne peuvent pas se permettre de contracter le virus. C'est pour ça que la séquence est critique. C'est en tout cas le moment de mettre le sujet sur la table", estime-t-elle.
Cette question de la priorisation des sportifs avant les JO se pose depuis plusieurs mois déjà. Si le CIO n'a pas le pouvoir de l'imposer, il l'a toutefois fortement recommandée. Et certains pays ont d'ores et déjà annoncé avoir lancé la vaccination de leur délégation, comme récemment en Belgique.
"Mais en France on a du mal à assumer cela et à communiquer dessus. Il y a pourtant bien une autorisation pour les membres de la délégation à se faire vacciner", assure ce haut cadre de l'olympisme français. "On vit à l'ère des réseaux sociaux, on est à l'heure de l'infinie précaution. Et là, on a peur de dire que les athlètes passent en priorité, alors qu'en ce moment il y a des vaccins qui se perdent", regrette-t-il.
"Ils nous ont dit de ne pas communiquer"
Ainsi, un entraîneur d'une équipe de France qui doit partir à Tokyo début juillet, explique, sous couvert d'anonymat, avoir reçu sa convocation "il y a quelques jours pour aller se faire vacciner et recevoir sa première dose du vaccin Pfizer. "Mais ils nous ont dit de ne ne pas communiquer dessus", a-t-il expliqué, assurant que certains des sportifs qu'il encadre "avaient quelques craintes, notamment des effets secondaires liés au vaccin".
Interrogé lundi matin 26 avril, le ministère des sports n'a pas tout à fait confirmé la même version, assurant que les membres de la délégation française, "une population restreinte de 1.400 personnes composée d'athlètes et de cadres", allait se voir proposer des créneaux "à partir de cette semaine".
L'idée d'un centre de vaccination dédié, basé à l'Insep à Vincennes près de Paris, un temps envisagé, n'a pas été retenue, les sportifs étant invité à se rendre dans le centre de vaccination "le plus proche de leur lieu d'entraînement", précise le ministère.
AFP/VNA/CVN