La tournée "Blond Ambition" de Madonna en 1990, une révolution musicale

Musique, danse, homosexualité, célébrité, masturbation, religion... La tournée "Blond Ambition" de Madonna en 1990 s'est révélée être un cocktail explosif au parfum révolutionnaire.

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Photo d'archives de la chanteuse américaine Madonna en représentation sur scène lors d'un concert donné à Makuhari, Japon, pendant la tournée "Blond Ambition", le 13 avril 1990.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Blond Ambition", mélange de chorégraphies rapides, de mode et de provocations agrémentées de controverses, a placé la barre très haute.

Comme des images chrétiennes étaient incorporées à la scénographie, le Vatican lui-même avait dénoncé cette tournée pleine de péchés: les danseurs semblaient masturber Madonna sur scène pendant qu'elle chantait Like a Prayer. Et l'exubérante artiste avait été menacée d'arrestation à son spectacle à Toronto...

Presque 30 ans plus tard, un documentaire retrace les trajectoires de sept danseurs de cette tournée, qui décrivent leur vie avant, pendant et après Madonna. Parmi eux six étaient homosexuels, à une époque où le sujet était beaucoup plus tabou qu'aujourd'hui.

Et dans la grande tendance des années 1980, les danseurs sur scène occupaient une place presque aussi importante que le chanteur lui-même.

"Blond Ambition" avait conduit la madone et sa troupe en Amérique du Nord, en Europe et au Japon. Un documentaire, Truth or Dare, avait suivi en 1991, peut-être même encore plus controversé que la tournée elle-même, où l'on voyait Madonna côté pile et côté face, "déesse sexuelle" provocante à souhait sur scène, mais beaucoup plus maternelle et donnant des conseils intimes à ses "bébés" en coulisses.

Drogue et alcool

"Qui ne laisserait pas Madonna l'appeler +bébé+ ?" dit Luis Camacho, un des jeunes danseurs propulsés sous les projecteurs par la diva, âgé aujourd'hui de 48 ans. "Elle était vraiment un mentor. Je la suivais non seulement pour ses avis, mais aussi pour savoir comment agir dans différentes situations et j'ai vraiment mûri, je suis devenu un homme".

Madonna sur scène à la remise des Grammy Awards à Los Angeles, le 8 février 2015.
Photo : AFP/VNA/CVN

Truth or Dare était beaucoup plus qu'un documentaire sur une chanteuse. Dans une scène inhabituelle pour un film à cette époque, on voit par exemple deux hommes s'embrasser à pleine bouche.

Mais certaines facettes étaient restées cachées, notamment le fait que trois danseurs étaient séropositifs, à une époque où le sida faisait des ravages.

Le nouveau documentaire, Strike a Pose, production belgo-néerlandaise d'Ester Gould et Reijer Zwaan sorti l'an dernier, a retrouvé plusieurs danseurs, et montre dans des passages souvent émouvants comment leur vie a changé.

New-yorkais d'origine porto-ricaine, Luis Camacho a par exemple lutté pendant des années contre des addictions à la drogue et à l'alcool. Et son collègue dominicain Jose Gutierrez tente de garder le sourire quand sa mère lui lance que sa vie est un échec.

Luis Camacho n'a plus revu Madonna depuis 10 ou 15 ans mais il est certain qu'elle le reconnaîtrait s'il la croisait aujourd'hui : "Je suis sûr qu'elle serait agréable, dirait bonjour".

Après le succès des 57 dates de "Blond Ambition", Camacho a travaillé deux années supplémentaires avec Madonna avant de tenter une carrière de son côté, sans grand succès. "Il y a une vie après Madonna", dit-il avec un sourire contagieux.

Mort du sida

Quand Camacho et Gutierrez ont enregistré un album ensemble, Madonna a fait les chœurs, un geste généreux de sa part. Mais c'est à cette époque que Luis Camacho a vu sa vie déraper, entre fêtes, drogue et alcool, et les relations entre Madonna et ses danseurs se sont distendues.

Gabriel Trupin, un des protagonistes du baiser dans Truth or Dare, a poursuivi Madonna en justice pour avoir révélé son homosexualité.

"Il n'était pas prêt", raconte aujourd'hui la mère du danseur, mort du sida en 1995.

Deux autres danseurs, Oliver Crumes et Kevin Stea, avaient aussi porté plainte pour obtenir des compensations supplémentaires pour Truth or Dare, mais tous ces dossiers se sont réglés en dehors des tribunaux.

Aujourd'hui la plupart des anciens danseurs de la madone ont des vies anonymes. La majorité sont professeurs de danse, comme Luis Camacho, qui a aussi un autre emploi dont il ne veut pas parler.

Il est allé récemment à des concerts de Madonna... comme simple spectateur. Il se souvient encore des chorégraphies de Blond Ambition. "Mais ne me demandez pas de les refaire", conclut-il en riant.

AFP/VNA/CVN

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