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Les supporters anglais, agglutinés les uns sur les autres, célèbrent le but de Harry Kane contre l'Allemagne à l'Euro, le 29 juin à Wembley. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Si on veut ensemencer l'Europe de ce variant Delta, on ne s'y prendrait pas autrement", tonne l'épidémiologiste Antoine Flahault qui plaide pour une délocalisation des matches prévus au stade Krestovski de Saint-Pétersbourg et au mythique stade de Wembley.
"C'est un non-sens total d'envoyer des supporters dans des endroits à très haut risque, alors qu'il n'aurait pas été très compliqué d'envisager de déplacer ces matches qui ont lieu dans des villes de pays à risque vers des villes de pays à moindre risque", explique-t-il.
"Aujourd'hui, Bucarest, Budapest et Copenhague ne sont pas du tout des endroits à risque", souligne le Pr Flahault, directeur de l'Institut de santé globale à l'université de Genève.
L'épidémiologiste ne sera vraisemblablement pas entendu : contactée par l'AFP, l'UEFA, organisatrice de cet Euro reparti dans onze villes et onze pays, a indiqué via un porte-parole que "les matches de l'Euro restant à disputer auront lieu comme prévu selon le programme initial".
Le quart de finale Suisse - Espagne aura donc pour cadre vendredi 2 juillet Saint-Pétersbourg, alors que la Russie a battu jeudi 1er juillet pour le troisième jour consécutif son record de contaminations au COVID du fait du variant Delta, plus contagieux.
Supporters écossais et finlandais contaminés
Idem pour les demi-finales des 6 et 7 juillet et la finale du 11 juillet : elles restent programmées à Londres, capitale d'une Grande-Bretagne qui connaît un rebond des contaminations lié lui aussi au variant Delta.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a pourtant tiré le signal d'alarme jeudi 1er juillet, en exhortant les villes-hôtes des derniers matches de l'Euro à assurer un meilleur suivi de la circulation des spectateurs, y compris avant leur arrivée et après leur départ du stade.
"Nous avons besoin de regarder bien au-delà des stades eux-mêmes", a souligné lors d'un point-presse Catherine Smallwood, une responsable de la branche européenne de l'OMS.
Interrogé sur le risque que l'Euro ait joué ou joue le rôle de "supercontaminant", le directeur de l'OMS Europe, Hans Kluge est resté vague : "J'espère que non, mais je ne peux pas l'exclure".
Les joueurs finlandais communient avec leurs supporters dans une tribune du stade de Saint-Pétersbourg à l'issue du match contre la Belgique, le 21 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Depuis le coup d'envoi de l'Euro, le 11 juin, plusieurs centaines de cas ont été détectés, chez des joueurs, notamment slovaques passés par Saint-Pétersbourg, et des supporters, en particulier des Écossais de retour de Londres, des Finlandais de retour de la deuxième ville de Russie ou des spectateurs dans le stade de Copenhague qui se sont avérés porteurs du variant Delta.
"Pas de nouvelle vague importante"
L'UEFA concède à demi-mots que son Euro pourrait avoir un impact, mais écarte le risque d'une "nouvelle vague importante".
"Il ne peut être totalement exclu que les événements et rassemblements puissent déboucher localement sur une augmentation du nombre de cas, mais cela ne s'appliquerait pas uniquement aux matches de football, mais aussi à toutes les situations qui sont désormais permises dans le cadre de l'assouplissement des restrictions décidées par les autorités compétentes locales", estime pour l'AFP Daniel Koch, conseiller médical de l'UEFA.
"Les campagnes intensives de vaccination qui ont lieu à travers l'Europe et les contrôles des frontières aideront à ce qu'il n'y ait pas une nouvelle vague importante en Europe", ajoute-t-il.
Faut-il alors soutenir son équipe favorite à Saint-Pétersbourg ou Wembley ? "Mon conseil serait de ne pas y aller sans être vacciné", recommande l'épidémiologiste Antoine Flahault.
Et d'éviter, plus que les stades, les bars, restaurants et transports en commun. "Les gens vaccinés prennent peu de risques. Il faut aussi savoir que les milieux clos, pas très bien ventilés, sont les plus à risque, il vaut mieux porter un masque et éviter ces lieux, y rester le moins longtemps possible, même quand on est vacciné".
AFP/VNA/CVN