La SNCF s'apprête à présenter un bénéfice en recul par rapport à 2022

Portée par l'engouement des Français pour le train mais freinée par l'inflation, les grèves et un parc TGV limité, la SNCF présente mercredi 28 février ses résultats financiers pour l'année 2023 qui devraient être "moins bons" que ceux de 2022, selon le Pdg du groupe.

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Logo de la SNCF.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'année dernière, l'entreprise ferroviaire avait présenté un bilan historique pour l'année 2022 avec un bénéfice net record de 2,4 milliards d'euros et un chiffre d'affaires à 41,5 milliards, des niveaux encore jamais atteints.

Cette année, la bonne santé financière du groupe devrait se confirmer. Mais "nos résultats pour 2023 seront moins bons que ceux de 2022", a indiqué le Pdg Jean-Pierre Farandou dans une interview au Monde jeudi.

L'enthousiasme des Français pour le train s'est bien poursuivi en 2023. L'année dernière, le TGV a enregistré un nouveau record de fréquentation avec 122 millions de voyageurs transportés, en hausse de 4% par rapport à l'année précédente.

Même constat pour les TER avec une fréquentation en hausse de 8% en 2023, soit une augmentation de 21% en quatre ans, par rapport à l'avant-COVID.

"Nous sommes à l'âge d'or du train", s'est félicité en janvier Christophe Fanichet, Pdg de SNCF Voyageurs, la compagnie chargée de faire rouler les trains et la source principale de revenus pour le groupe.

Un âge d'or qui se conjugue avec une volonté des pouvoirs publics de favoriser ce mode de transport, moins polluant que la voiture, grâce à de nombreux investissements avec le plan à 100 milliards annoncé en février par Elisabeth Borne.

Pas assez de trains

Cet environnement favorable s'est traduit par de bons résultats au premier semestre 2023 avec un chiffre d'affaires en hausse de 2,2% à 20,7 milliards d'euros, malgré les grèves contre la réforme des retraites qui ont coûté au groupe 500 millions d'euros d'après sa propre estimation.

Ces bons résultats ont permis d'augmenter significativement les salaires ces dernières années. Ceux-ci se sont appréciés de 17% entre 2022 et 2024, selon le groupe ferroviaire, et jusqu'à 21% pour les plus petits salaires.

Le Pdg de la SNCF Jean-Pierre Farrandou.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des hausses qui n'ont pas suffi à apaiser un climat social parfois éruptif, comme la grève massive des contrôleurs en plein week-end de vacances d'hiver vient de le démontrer.

Les grèves et un climat social dégradé, auquel le Pdg tente de répondre en proposant une "plateforme de progrès social" inédite, ne sont pas les seuls ennuis auxquels le groupe est confronté.

Gros consommateur d'énergie, il a été frappé par l'inflation, tout en étant contraint de modérer ses hausses de tarifs. Les pouvoirs publics lui avaient demandé en 2023 de mettre en place un "bouclier tarifaire", préservant les prix des TGV Ouigo et des Intercités.

Le prix des billets TGV a lui augmenté de 5% en moyenne. En 2024, l'augmentation ne devrait pas dépasser l'inflation, attendue à 2,6%.

Autre écueil : le manque de trains à grande vitesse pour répondre à l'explosion de la demande. Les TGV-M nouvelle génération construits par Alstom, avec plus de sièges, ne sont pas attendus avant 2025 au plus tôt.

Enfin la SNCF, dont une grosse partie du chiffre d'affaires repose sur le logisticien Geodis, devrait voir les résultats de cette société se contracter significativement, comme pour les autres acteurs du secteur.

Le ralentissement du commerce mondial et la baisse des tarifs de fret, qui sont revenus aux niveaux de l'avant-COVID, devraient là aussi sévèrement altérer la performance de Geodis.

AFP/VNA/CVN

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