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Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Berlin, le 13 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Deux jours après la Chambre des représentants, le Sénat a adopté jeudi 27 juillet à la quasi-unanimité (98 contre deux) un projet de loi dénoncé par Moscou mais aussi critiqué dans l'Union européenne parce qu'il risque d'affecter les entreprises européennes, et à long terme ses approvisionnements en gaz russe.
Le président américain Donald Trump signera le texte renforçant les sanctions contre la Russie, lui donnant ainsi force de loi, a annoncé vendredi 28 juillet la Maison Blanche, alors même qu'il tente depuis son élection d'améliorer les relations avec Moscou au grand dam de nombre d'élus.
Donald Trump "approuve le projet de loi et a l'intention de le signer" après avoir pris connaissance de la dernière version du texte, a fait savoir la porte-parole Sarah Huckabee Sanders dans un communiqué.
Cette annonce lève ainsi les doutes concernant les intentions du président américain, qui avait le choix entre signer ce texte, auquel il était fermement opposé, ou y apposer son veto.
Mais s'y opposer aurait été pour Donald Trump une solution de courte durée. Il aurait suffi en effet au Congrès de revoter le texte à la majorité des deux tiers pour surmonter ce refus. Et en général, les présidents s'épargnent cette humiliation...
Mesures de rétorsion
Sans attendre cette signature, le ministère russe des Affaires étrangères avait pris des mesures de rétorsion.
Le président américain Donald Trump, le 27 juillet à la Maison Blanche, à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce dernier a demandé à Washington de réduire, à partir du 1er septembre, à 455 les effectifs du personnel de son ambassade et de ses consulats en Russie et a suspendu l'utilisation par l'ambassade des États-Unis d'une résidence en périphérie de la capitale russe et d'entrepôts.
Une telle réduction revient à ramener le personnel des représentations diplomatiques américaines au même niveau que celui du personnel des représentations russes aux États-Unis, a précisé le ministère russe, qui se "réserve le droit" de prendre de nouvelles mesures visant "les intérêts" américains.
L'ambassadeur américain à Moscou John Tefft "a exprimé sa grande déception et a protesté" après l'annonce de ces mesures, a indiqué une porte-parole de l'ambassade américaine.
La porte-parole a refusé de préciser le nombre de diplomates américains et personnel de service actuellement en Russie. Une source anonyme citée par l'agence Interfax à Moscou a indiqué que la réduction du personnel américain devrait entraîner le départ de plusieurs centaines de personnes.
Lors d'un entretien téléphonique, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a expliqué à son homologue américain Rex Tillerson que ces mesures avaient été rendues nécessaire par "une série de mesures hostiles de la part de Washington", les sanctions étant les dernières en date, selon un communiqué publié à Moscou.
Pour autant, la Russie "reste prête à une normalisation des relations bilatérales avec les États-Unis et à la coopération concernant les questions importantes de l'agenda international", a ajouté la même source, précisant que ce n'était possible qu'à condition de "respect mutuel".
À Bruxelles, la Commission européenne a prévenu qu'elle resterait "vigilante" concernant l'application du projet, qui risque de pénaliser les entreprises énergétiques européennes, de menacer l'approvisionnement européen en gaz et de diviser les pays occidentaux.
L'Europe "n'acceptera pas" que ces nouvelles sanctions affectent les entreprises européennes, a prévenu, plus ferme, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel.
AFP/VNA/CVN