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Le président Emmanuel Macron (2e à gauche) lors d'une cérémonie de naturalisation, le 27 juillet à la préfecture d'Orléans. Photo : AFP/VNA/CVN |
"D'ici la fin de l'année, je ne veux plus personne dans les rues, dans les bois", a lancé le président, après avoir visité un centre d'hébergement à Orléans.
Son triple objectif : créer des logements d'urgence, accélérer le traitement des demandes d'asile et rendre plus efficaces les reconduites aux frontières.
Il veut éviter que des dizaines de milliers de personnes attendent parfois deux ans que l'administration française statue sur leur demande d'asile, vivant entre temps dans la précarité.
Il a aussi annoncé devant des journalistes vouloir envoyer "dès cet été" en Libye des missions de l'Ofpra (Office français pour la protection des réfugiés et apatrides) examiner sur place les demandes d'asile, un projet précisé dans la soirée par la présidence.
"Nous avons identifié une zone, qui est le sud libyen, le Nord du Niger et le Nord du Tchad où il y a une accumulation progressive de migrants, car c'est l'une des seules voies ouvertes. Si on veut traiter le problème en amont, c'est dans ces zones-là" qu'il faut implanter des centre de l'Ofpra, a expliqué l'Élysée.
À l'intérieur de la Libye, "ce n'est pas possible aujourd'hui" pour raisons de sécurité, mais "ce peut être le cas à courte échéance" et une mission de l'Ofpra ira sur place "dès fin août" pour en examiner la faisabilité.
Les personnes acceptées devraient voir leur voyage facilité, tandis que les personnes non éligibles seraient dissuadées de poursuivre un dangereux périple.
"L'idée est d'ouvrir des hotspots en Libye afin d'éviter aux gens de prendre des risques fous alors qu'ils ne sont pas tous éligibles à l'asile", avait dit M. Macron devant des familles de réfugiés et des journalistes.
Berlin s'est dit intéressé : "Le gouvernement allemand va examiner en détail cette proposition", a dit le porte-parole d'Angela Merkel.
"La France et l'UE ont une approche commune en Libye (...) pour aider les migrants clandestins qui s'y retrouvent coincés à retourner volontairement chez eux, et ouvrir des chemins sûrs et légaux vers l'Europe pour ceux ayant besoin de protection internationale", a déclaré le Commissaire européen à la migration, Dimitris Avramopoulos.
"L'idée d'établir des centres d'examen (hotspots) en Libye ou dans d'autres pays hors Europe n'est pas nouvelle. Mais elle porte en germe beaucoup de risques pour les droits et la dignité des personnes concernées", a cependant averti Judith Sunderland, de Human Rights Watch (HRW).
"Hébergements d'urgence"
Quant au territoire français, "je veux partout des hébergements d'urgence", a lancé M. Macron, jugeant que le traitement des migrants aux premiers mois de leur arrivée est pour l'instant "indigne".
Il souhaite "dès la première minute, un traitement administratif qui permette de déterminer si on peut aller vers une demande d'asile ou non, et derrière une vraie politique de reconduite aux frontières" pour l'instant "complètement inefficace".
Des réfugiés dans un camp de fortune, le 27 mai 2016 à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette promesse intervient alors que plus de 800 personnes se sont réinstallées dans la rue près d'un centre humanitaire pour migrants du nord de Paris, trois semaines après l'évacuation de près de 3.000 personnes au même endroit, selon France terre d'asile.
Le gouvernement veut parallèlement ramener rapidement les délais de traitement des dossiers de 18 à 6 mois.
Emmanuel Macron a rencontré jeudi 27 juillet deux familles ayant obtenu l'asile il y a quelques mois, l'une venue d'Alep, en Syrie, l'autre de Brazzaville (République du Congo). Tenant dans ses bras le bébé d'une jeune Syrienne, il a discuté plus d'une heure de leur parcours et de leurs projets.
En 2016, 85.000 personnes ont déposé des demandes d'asile, et leur nombre devrait augmenter de 15% cette année. Sur ce total, environ 40% l'ont obtenu, soit quelque 36.000 personnes.
Mais pour les déboutés du droit d'asile et les illégaux, Emmanuel Macron veut des reconduites aux frontières systématiques. "Il n'existe pas, le pays qui peut accueillir tous les migrants économiques", a-t-il insisté.
AFP/VNA/CVN