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Une femme pompier apporte des vaccins Pfizer-BioNTech COVID-19 chez un patient à Fontanes, lors d'une campagne de vaccination, le 19 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Le service de santé des armées va travailler à développer un certain nombre de grands centres de vaccination - on peut les appeler +vaccinodromes+ ou +mégacentres+, quel que soit le nom", a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'un déplacement à Epinay-sous-Sénart (Essonne).
Sans donner de date précise, le ministre a évoqué "au moins 35 centres (...) déployés à la fois par l'armée et les pompiers sur le territoire national" et d'autres avec "l'État, l'Assurance maladie", qui s'ajouteraient à la vaccination dans les hôpitaux, chez son médecin et dans les pharmacies.
Avant le démarrage de la vaccination contre le COVID-19, le gouvernement avait écarté l'idée d'utiliser de grands centres, associés à l'échec de la campagne de piqûres contre la grippe H1N1. Trois mois plus tard, la crise sanitaire s'éternise et la vaccination représente le seul espoir d'en sortir.
Pour l'heure, et après l'interruption de l'utilisation du vaccin d'AstraZeneca la semaine dernière, la France compte plus de 6,35 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin, dont près de 2,5 millions vaccinées avec deux doses. Le gouvernement table toujours sur 10 millions de premières doses injectées mi-avril.
Mais même en allant vite, on peut espérer un "impact réel" à "l'été", a prévenu dans le JDD l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, qui conseille le gouvernement.
4.500 patients en réa
Des personnes prennent le soleil au Palais Royal, le 20 mars à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La campagne a permis de faire nettement baisser le nombre de victimes du COVID-19 en Ehpad, mais près de 2.000 personnes infectées par le coronavirus sont encore décédées la semaine dernière et 344 entre dimanche et lundi 22 mars, portant le nombre total de morts en France à 92.648 depuis le début de l'épidémie il y a plus d'un an.
Car le virus circule toujours activement, avec 30.581 nouveaux cas de COVID-19 comptabilisés dimanche 21 mars par Santé publique France et 15.792 lundi 22 mars.
Plus de 4.500 patients atteints par le virus étaient soignés dans des services de réanimation, un chiffre qui continue de progresser et se rapproche du pic de la seconde vague de l'automne (4.900), mais l'île-de-France, les Hauts-de-France et la région Provence Alpes-Côte d'Azur sont déjà saturés.
"Rea Covid : pleine, Réa non-Covid : pleine, Unité intermédiaire Covid : pleine, Lits réa Covid dispo dans le 93 (Seine-Saint-Denis) : 0", a témoigné, sur Twitter, Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Avicenne (Bobigny).
La terrasse d'un restaurant fermé à Paris, le 20 mars. |
"Heureusement ça va aller mieux avec le méga-confinement", a-t-il ironisé, doutant comme d'autres médecins que la nouvelle et complexe panoplie de restrictions mise en oeuvre ce week-end pour environ 21 millions d'habitants dans seize départements en région parisienne, dans les Hauts-de-France, en Normandie et dans les Alpes-Maritimes, ait un effet sur l'épidémie.
L'île-de-France est confrontée à une envolé de son taux d'incidence (nombre de nouveaux cas enregistrés sur une semaine), à plus de 530 pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours, contre plus de 400 il y a une semaine. C'est plus de deux fois le seuil d'alerte (250) fixé par le gouvernement.
"Le fait que les gens soient dehors ne m'inquiète pas (...), le problème c'est que les points sur lesquels on aurait dû freiner ne sont pas là", a expliqué, sur LCI, l'épidémiologiste et chef du service parasitologie à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, Renaud Piarroux, en citant notamment "tout ce qui est lié au travail".
"Pas chez soi"
Face aux critiques sur des mesures sanitaires qui seraient insuffisantes, le gouvernement et la majorité affichent le souci de préserver la santé mentale de la population, plus de deux mois après l'entrée en vigueur du couvre-feu à 18h (désormais à 19h) et bientôt cinq mois après la fermeture des bars, restaurants, lieux culturels et des universités, où les étudiants n'ont pu revenir qu'au compte-gouttes.
"Dehors mais pas agglutinés", comme l'a résumé, sur BFMTV, le chef du pôle gériatrie du CHU de Nice et membre du conseil scientifique, Olivier Guérin, au lendemain du carnaval non autorisé à Marseille, qui a réuni environ 6.500 personnes, majoritairement jeunes et sans masques.
Un rassemblement "totalement inacceptable", a tonné lundi matin 22 mars la porte-parole du ministère de l'Intérieur, qui a fait état de neuf interpellations et de plusieurs "dizaines de verbalisations".
Lundi, le ministère du Travail a annoncé qu'Elisabeth Borne, testée positive le 14 mars, a dû être "placée sous surveillance médicale dans un hôpital de la région parisienne". La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a annoncé samedi sur Twitter qu'elle avait aussi été testée positive.
AFP/VNA/CVN