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La police belge bloque l'accès à la station de métro Maalbeek à Bruxelles après une série d'explosions qui ont fait 32 morts et plus de 300 blessés le 22 mars 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce matin-là une double attaque suicide, à l'aéroport international de Bruxelles puis dans une station de métro du quartier européen, fait 32 morts et plus de 340 blessés, des actes revendiqués par l'organisation État islamique (EI).
Le petit pays de 11,5 millions d'habitants est touché en plein cœur comme l'a été la France quelques mois auparavant.
Quatre jours plus tôt, Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos ayant frappé Paris le 13 novembre 2015 (130 morts), a été arrêté à Bruxelles après quatre mois de cavale. D'après les enquêteurs, son interpellation a vraisemblablement accéléré le passage à l'acte des autres membres de cette cellule jihadiste repliés en Belgique, qui se sentaient traqués par la police.
Lundi 22 mars, à 07h58 puis 09h11, à l'heure où les explosions se sont produites à l'aéroport de Zaventem et au métro Maelbeek, "un moment de silence et de recueillement" sera observé sur place.
En raison de la pandémie, il aura lieu en petit comité, en présence du roi des Belges Philippe et de la reine Mathilde, accompagnés du Premier ministre Alexander De Croo et de son épouse.
Discours et témoignages de blessés ou de proches de personnes tuées sont prévus dans un deuxième temps, à 12h15, lors d'une cérémonie télévisée organisée à côté des institutions européennes, là où a été érigé un monument dédié aux victimes d'actes terroristes.
L'hommage national, qui associe les associations de victimes Life4Brussels et V-Europe, intervient sur fond de critiques en raison des lenteurs de l'administration et des assurances pour prendre en charge les préjudices des attaques.
"Il m'a fallu près de 5 ans pour obtenir une indemnisation pour la perte de mon conjoint. Mon fils ne l'a toujours pas reçue", raconte Charlotte Dixon-Sutcliffe, dont le mari, un expatrié britannique à Bruxelles, compte parmi les seize morts du métro Maelbeek.
"Erreurs et négligences"
De son côté, Life4Brussels a déploré l'abandon par le gouvernement belge d'un projet de "fonds de garantie", sur le modèle français, qui aurait permis aux victimes de percevoir une aide forfaitaire de l'État, charge ensuite à ce dernier de se tourner vers les assureurs pour récupérer l'argent.
Un militaire belge devant la station de métro Maalbeek à Bruxelles. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En Belgique, les dossiers sont traités au cas par cas, "on laisse les victimes s'adresser elles-mêmes à une multitude d'organismes publics ou privés", regrette l'association, "l'État n'a pas compris que certaines se découragent et perdent leurs droits".
Me Nic Reynaert, qui voyageait dans la rame ciblée par le kamikaze du métro, a assigné ce mois-ci en justice l'État et un assureur pour "erreurs et négligences". Il souffre de lésions neurologiques, selon lui mal diagnostiquées.
Dans sa plainte, l'avocat assure n'avoir "jamais" reçu les informations des experts médicaux sur toutes les séquelles possibles d'une explosion en milieu confiné. "Les symptômes physiques du SPT (syndrome post-traumatique) ont été rejetés comme étant purement psychologiques", écrit-il.
D'autres blessés ont témoigné de difficultés similaires pour faire reconnaître une incapacité de travail, qui dans certains cas a resurgi des mois après les attentats.
Jamais en Belgique autant d'avocats n'ont été sollicités pour les mêmes faits. Dans la procédure judiciaire, sous l'autorité du parquet fédéral (compétent en matière de terrorisme), 720 parties civiles ont déjà été recensées, ce qui laisse entrevoir le plus grand procès de l'histoire du pays.
Début janvier, dix suspects ont été renvoyés en cour d'assises pour "assassinats commis dans un contexte terroriste". L'ordonnance doit encore être confirmée par la cour d'appel. Le procès pourrait se tenir à partir de septembre 2022 à Bruxelles.
Parmi les principaux accusés figurent, outre Salah Abdeslam, deux hommes qui accompagnaient les trois kamikazes morts le 22 mars. Il s'agit de Mohamed Abrini, "l'homme au chapeau", qui a renoncé à se faire exploser à l'aéroport, et Osama Krayem, qui, lui, a rebroussé chemin après être entré dans le métro.
AFP/VNA/CVN