Les importants rejets industriels sont à l’origine d’un grave problème de santé public au Vietnam où les habitants à proximité des usines courent le risque de contracter des maladies meurtrières. Cela est une évidence que les autorités locales ne semblent pas encore mesurer à sa juste valeur - privilégiant sans doute l’apport économique - et seuls quelques scientifiques et militants de l’environnement luttent pour la prise en charge d’un problème qui risque de se muer en une véritable catastrophe.
Un système de traitement des eaux usées dans la zone industrielle de Hoà Xa, province de Nam Dinh (Nord). |
Bien que des politiques d’évaluation des impacts sur l’environnement aient été adoptées, il reste encore des projets aux équipements arriérés qui génèrent une grave pollution.
Renforcer la législation et la gestion
Selon un rapport rendu public par le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, parmi les 179 zones industrielles en activité, 143 ont ou sont en train de construire un système de traitement des eaux usées. Ces 179 zones industrielles déversent dans la nature un volume de plus de 622 m3 d’eau/jour, alors que le système n’arrive à traiter que 60% du total.
Les zones industrielles évacuent chaque jour 240.000 m3 d’eaux usées dans les cours d’eau avoisinants.
Face à cette situation, le Docteur Lê Trinh, de l’Institut de l’environnement et du développement durable, a demandé au gouvernement d’annuler ou de réajuster les projets à faible efficience économique et qui ont des impacts environnementaux importants.
D’autre part, il a proposé d’ajouter des consultations multisectorielles. Les investis-seurs devront, selon lui, respecter le délai du projet, bien précéder aux études d’impacts sur l’environnement.
En matière de transparence, selon Trân Trung Thanh, du journal Phap luât (Loi) de Hô Chi Minh-Ville, la plupart des entreprises des zones industrielles ne sont pas prêtes à coopérer avec les organismes compétents. Les autorités locales ne sont pas au courant du niveau de pollution généré par les entreprises. Les journalistes rencontrent par ailleurs bien des difficultés pour accéder aux zones et faire efficacement leur travail.
Ainsi il propose d’appliquer une formule où trois acteurs seront impliqués : experts, habitants et inspecteurs. Ces derniers, basés au sein des zones industrielles, coopéreront avec les gestionnaires et organismes compétents, afin de trouver des solutions au cas par cas.
Truong Giang/CVN