Les déchets d’équipements électriques et électroniques sont composés d’éléments dangereux comme plomb, cadmium, mercure, arsenic... |
Photo : VMA-RECYCLING/CVN |
Les déchets d’équipe-ments électriques et électroniques (D3E) augmentent de plus en plus, mais il y en a peu de solutions de traitement. Selon l’Institut des sciences-technologies environnementales (relevant à la Polytechnique de Hanoi), si en 2005, le pays a compté environ 1.630 tonnes de produits électriques et électroniques en fin de vie, ce chiffre devrait être entre 61.000 et 113.000 tonnes par an depuis 2010.
Selon le Département général de l’environnement, Hanoi et Hô Chi Minh-Ville devraient jetter en 2020, respectivement, environ 160.000 et 700.000 postes de télévision, 97.000 et 290.000 ordinateurs sans parler des centaines de milliers de réfrigérateurs, climatiseurs, machines à laver...
Selon le directeur de l’Institut de technique tropicale- protection de l’environnement (ITTPE), Trân Minh Chi, actuellement, il y a peu de recherches scientifiques sur le traitement, le recyclage de ce type de déchets bien que ce problème intéresse plus ou moins les scientifiques. Ces déchets sont composés d’éléments dangereux comme plomb, cadmium, mercure, arsenic... Ces substances peuvent détruire l’ozone et donnent de mauvais impacts sur la terre, l’eau souterraine, «S’il n’y a pas de solutions de destruction et de recyclage, ces déchets sont très nocifs pour la santé humaine et l’environnement. Il faut vite réagir à ce problème», avertit le directeur de l’ITTPE.
Des techniques de recyclage rudimentaires
Selon l’Institut des sciences-technologies environnementales (relevant à la Polytechnique de Hanoi), le nombre d’habitants apportant des produits électriques et électroniques en fin de vie aux établissements de collecte et d’achat de ce type de déchets est très faible, 5% à Hanoi et 11% à Hô Chi Minh-Ville. Environ 85% de la population à Hô Chi Minh-Ville vendent des produits en fin de vie aux ferrailleurs ou les gardent chez eux.
Le traitement des déchets électriques et électroniques est artisanal, rudimentaire, sans technique de recyclage et de destruction spécifique. |
Chez les ferrailleurs, les équipements en fin de vie sont décomposés pour retirer des pièces détachées, du métal ou le tour... Ces derniers seront revendus aux boutiques, ateliers de réparation d’équipements électriques et électroniques. Le reste est brûlé, enfoui ou broyé pour faire de nouveaux produits (bouteille, flacon, sac plastique...).
La gestion de l’État vis-à-vis du recyclage des déchets d’équipements électriques et électroniques présente encore beaucoup de lacunes. Des organismes publics ne s’intéressent pas suffisamment à ces travaux et ne donnent pas encore de directives de traitement correct. Le traitement de ce type de déchet est à la charge des ferrailleurs et établissements privés.
On dénombre plus de mille établissements de recyclage et des douzaines de milliers de ferrailleurs. Selon une enquête de l’Institut de technique tropicale – protection de l’environnement, plus de 92% établissements de collecte, de transport et de stockage de ce genre de déchets n’ont pas de licence. Et la plupart de ces établissements (97%) sont les organismes privés de petite envergure, qui n’assurent pas de sécurité environnementale. Le traitement de ces déchets est artisanal, rudimentaire, sans technique de recyclage et de destruction spécifique.
Pour faire face à ce phénomène, le Premier ministre a pris en août dernier une décision concernant la récupération et le traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques, des produits rejetés (batterie, piles, équipements électriques, électroniques...). Selon cette décision, à partir du 1er janvier 2015, les producteurs et importateurs de ces équipements et déchets devront être responsables d’établir des points de récupération de ces déchets, de passer un accord avec les utilisateurs sur les procédés de transmission, de réception des déchets chez les points de récupération et de transporter ces déchets aux établissements de traitement... Les producteurs, importateurs, utilisateurs, établissements de récupération et de traitement des déchets bénéficieront de privilèges, subventions selon les règlements de l’État.
Hoàng Hoa/CVN