La pandémie refroidit les envies de voyages au soleil des Britanniques

La brise de Cornouailles plutôt que le soleil d'Ibiza ? La pandémie va contraindre de nombreux touristes britanniques à passer leurs vacances d'été dans leur pays et à faire une croix temporaire sur les voyages à l'étranger.

>>L'Europe poursuit son déconfinement progressif

>>COVID-19 : le Royaume-Uni atteint son objectif de tests quotidiens

>>Le point sur la pandémie dans le monde

Des touristes prennent le soleil sur une plage de Brighton sur la côte sud de l'Angleterre, le 2 juin.

Craintes des contaminations, baisse du pouvoir d'achat ou encore quarantaine imposée à l'entrée au Royaume-Uni, tout concourt à refroidir les envies de départ des Britanniques, d'ordinaire friands de plages méditerranéennes.

"Les conversations que nous avons avec les clients et les exemples de réservations montrent clairement que de nombreuses personnes vont rester proches de leur domicile au Royaume-Uni cette année", remarque Derek Jones, patron de la branche britannique de l'agence de voyage suisse haut de gamme Kuoni.

Les Britanniques "considèrent que les voyages à l'étranger dans un futur proche sont trop risqués", selon lui.

Kuoni entend surfer sur cette vague et a introduit pour la première fois dans son catalogue une offre pour le Royaume-Uni et l'Irlande.

Au-delà de la peur de contracter le virus à bord d'un avion ou pendant le séjour, c'est bien la confusion autour du déconfinement au Royaume-Uni et de la réouverture des frontières qui perturbe les préparations des vacances.

"Il y aura probablement une hausse du tourisme intérieur mais il y a clairement une division entre les gens qui veulent à tout prix partir à l'étranger et ceux qui n'y sont pas prêts", explique Sean Tipton, porte-parole de l'association britannique des agents de voyage Abta (Association of British Travel Agents).

"En plus du sentiment général d'incertitude lié au coronavirus, la question c'est de savoir où il est possible d'aller. Le ministère des Affaires étrangères déconseille encore de voyager et nous avons désormais la quarantaine" - fustigée par les groupes de tourisme et d'aviation -, souligne-t-il.

En place depuis lundi 8 juin et jusqu'à fin juin cette quarantaine s'impose, avec quelques exceptions, à toutes les personnes mettant le pied sur le sol britannique.

En attendant, des plages de sables du Dorset au pittoresque Lake District, en passant par l'Écosse sauvage ou le paisible Yorkshire, la presse britannique multiplie dans ses pages les conseils et idées pour trouver les meilleurs lieux de vacances.

Les campings font déjà le plein de réservations dans le pays, relevait en mai le site Cool Camping. Et les Britanniques se renseignent en nombre sur l'achat et la location de caravanes selon le site d'annonces Auto Trader.

L'Abta rappelle en outre que 60% des Britanniques restent traditionnellement dans le pays pour les vacances.

"Franche reprise" en 2021

VisitBritain, l'organisme de promotion du tourisme au Royaume-Uni, estime toutefois que la saison d'été, même dans le pays, s'annonce encore très incertaine, et ce tandis que le secteur est déjà l'un des plus durement touchés par la pandémie: hôtels, restaurants, musées sont toujours fermés et des milliers de PME pourraient ne jamais rouvrir.

Des avions de la British Airways à l'aéroport de Heathrow, le 8 juin à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

Signe des difficultés des professionnels, le groupe de voyages en car Specialist Leisure a fait faillite fin mai avec 2.500 emplois menacés.

Selon une enquête, "la majorité des gens qui ont prévu des vacances dans le pays en juillet et en août pense qu'il est peu probable qu'elles aient lieu", du fait du lent déconfinement qui ne verra les pubs et restaurants rouvrir qu'en juillet, selon Patricia Yates, sa directrice.

Les Britanniques sont plus confiants pour octobre, selon elle, avec en vue des destinations rurales ou sur les côtes.

"Ce serait utile de voir plus de touristes britanniques mais cela ne remplacera pas nécessairement tous les Allemands, Français, etc., qui ont l'habitude de venir ici", prévient M. Tipton.

D'autant que les touristes étrangers dépensent plus que les Britanniques. VisitBritain chiffre déjà à 19,7 milliards de livres le manque à gagner cette année lié à l'absence de visiteurs internationaux.

Pour le secteur du tourisme, les regards se tournent déjà vers 2021 et les nouvelles ont de quoi rassurer. Kuoni observe déjà "une franche reprise", avec une forte demande pour les plages de sable blanc des Maldives.

Selon M. Tipton, "les réservations pour l'année prochaine sont plus élevées que ce qu'elle devrait être normalement parce que les gens s'attendent à un certain retour à la normale".

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top