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La Lune le 13 mai 2019, photographiée depuis Cannes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"C'est assez extraordinaire qu'on puisse acheter du régolite lunaire à quatre sociétés pour un total de 25.001 USD", a dit Phil McAlister, responsable de ce programme à la NASA.
En échange des sommes, les sociétés - Lunar Outpost (1 USD), ispace Japan et ispace Europe (5.000 USD chacune) et Masten Space Systems (15.000 USD) - auront comme mission de se débrouiller pour atterrir sur la Lune, de récupérer quelques dizaines ou centaines de grammes d'échantillons, de les photographier et de réaliser un transfert de propriété sur place en faveur de la NASA.
Les sociétés vont faire voyager leurs robots de collecte sur des missions d'alunisseurs déjà prévues, financées par d'autres entités que la NASA, et qui aluniront en 2022 et 2023.
Le retour des échantillons n'est pas prévu à ce stade, car l'objectif principal est en fait d'amorcer une nouvelle phase de l'exploration spatiale, où le secteur privé participe pour trouver minerais et autres ressources, comme de l'eau, pour vivre et produire des carburants hors de la Terre - le tout, en étant protégé juridiquement.
"Il est très important d'établir le précédent que des entités du secteur privé peuvent extraire et prendre ces ressources", a expliqué Mike Gold, haut responsable de la NASA chargé des relations internationales.
"Cela créera un précédent en interne et en externe", a-t-il dit.
Les États-Unis veulent créer un précédent car il n'y a pas de consensus international sur les droits de propriété hors de la Terre. Les puissances spatiales rivales Russie et Chine divergent de Washington.
Le traité sur l'espace de 1967 est vague : il y est seulement inscrit l'interdiction de toute "appropriation nationale par proclamation de souveraineté, ni par voie d'utilisation, ni par aucun autre moyen". Les Américains ne veulent pas de fait pas planter de drapeau sur un nouveau territoire.
Mais les États-Unis ont dit dans le cadre de ce qu'ils ont baptisé les accords d'Artémis qu'ils se réservaient le droit de créer des "zones de sécurité" pour protéger les activités sur un corps céleste. Artémis est le programme de retour sur la Lune, avec deux astronautes prévus sur place en 2024.
Mike Gold a assuré que ces nouvelles activités seraient faites "dans le respect du traité sur l'espace".
"Il est important que l'Amérique soit leader pas seulement technologiquement, mais aussi politiquement", selon lui.