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Le Premier ministre français Jean Castex (gauche) et le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'une conférence de presse à Matignon, le 3 décembre à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alors que la défiance à l'égard des vaccins est plus forte en France que chez ses voisins, le Premier ministre a insisté sur les impératifs de "sécurité" et de "transparence" de cette campagne non obligatoire et gratuite pour tous, qui doit commencer début janvier.
"On doit aussi s'immuniser contre les peurs", a complété le ministre de la Santé Olivier Véran lors d'une conférence de presse.
Pour mener la campagne, le gouvernement va s'appuyer sur les recommandations rendues lundi 7 décembre par la Haute autorité de Santé (HAS). La vaccination commencera en janvier pour les seniors en établissements, notamment en Ehpad, et les personnels qui y travaillent, ce qui représente environ 1 million de personnes.
Suivront, en février, les près de 14 millions de personnes présentant un facteur de risque lié à l'âge ou une pathologie chronique ainsi que certains professionnels de santé. Enfin, "nous ouvrirons progressivement, à partir du printemps, la vaccination à l'ensemble de la population", a détaillé M. Castex.
Grâce aux commandes prises au niveau européen, "la France disposera d'un potentiel de 200 millions de doses, ce qui permettrait de vacciner 100 millions de personnes" puisque le vaccin nécessite à ce jour 2 injections à quelques semaines d'intervalle, a affirmé le chef du gouvernement.
Les deux vaccins Pfizer/BioNtech et Moderna seront disponibles au mieux aux derniers jours de décembre, sinon à partir de janvier, après autorisation des autorités de santé européenne et française.
Pour s'assurer de la gratuité, le gouvernement a budgété à cette fin 1,5 milliard d'euros dans le budget de la sécurité sociale pour 2021. "Et évidemment, et c'est un autre atout des négociations conduites au niveau européen, nous ne paierons à la fin que ce qui nous sera effectivement livré", a souligné le Premier ministre.
Calendrier vaccinal en cinq phases en France recommandé par la Haute autorité de santé. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La stratégie vaccinale, coordonnée par l'infectiologue Alain Fischer, "sera présentée au Parlement" au cours du mois de décembre dans le cadre d'un débat prévu par l'article 50-1 de la Constitution, a ajouté Jean Castex qui s'"engage à ce que toute la transparence, toute la pédagogie soient faites sur les décisions que nous prendrons". La "transparence", a-t-il insisté, est un "impératif" face aux "réticences, voire parfois les craintes exprimées par certains d'entre vous".
Jauge recommandée pour les fêtes
Alors que le Royaume-Uni est devenu mercredi 2 décembre le premier pays à approuver l'utilisation massive du vaccin de Pfizer/BioNTech, qui sera déployé dès la semaine prochaine, le gouvernement français entend lui aussi prendre ce tournant mais prudemment.
L'exécutif ne veut pas manquer la campagne de vaccination après les couacs sur les masques ou les retards sur les tests.
Un rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée sur la gestion de la crise, pilotée par la droite LR, accable le gouvernement et son "pilotage défaillant". LREM a dénoncé un "rapport partial et partiel".
Le Premier ministre s'est félicité mardi 1er décembre , devant les députés de la majorité, de résultats sanitaires "parmi les meilleurs d'Europe" même s'"ils ne sont pas encore suffisants", laissant envisager un nouvel assouplissement des restrictions au 15 décembre.
Mais le gouvernement reste vigilant à l'approche des fêtes de fin d'année. Ainsi, le Premier ministre a dit jeudi 3 décembre que le gouvernement recommandait une jauge de six adultes à table, sans compter les enfants, pour les fêtes.
"La circulation du virus continue de reculer, de semaine en semaine", s'est réjoui le Premier ministre, évoquant une pression sur les hôpitaux qui "se relâche" avec 3.488 personnes en réanimation mercredi soir 2 décembre et la perspective de passer "dans les jours à venir sous la barre des 10.000 cas quotidiens en moyenne".