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Le prochain astéroïde pourrait frôler la terreen 2027. |
L’agence prévoit de lancer en 2020 un vaisseau automatique qui accomplira cette mission deux ans plus tard. Le rocher prélevé sera ensuite tracté pour être mis en orbite lunaire, où des astronautes iront lui prélever des échantillons.
L’Agence prévoyait initialement de remorquer un petit astéroïde pour en changer la trajectoire dans le cadre de cette mission, l’Asteroid Redirect Mission (ARM) initiée il y a trois ans.
«Nous avons approuvé le concept de la mission et avons donné le feu vert pour poursuivre la phase A», a indiqué Robert Lightfoot, un responsable de la NASA, lors d’une conférence de presse téléphonique.
«La mission ARM fournira ainsi une première démonstration de plusieurs systèmes de vol spatial qui seront nécessaires pour envoyer des astronautes vers des destinations lointaines dans l’espace dont surtout Mars», a-t-il souligné.
Le vaisseau automatique ARM sera notamment doté d’un moteur à propulsion solaire-électrique en développement qui sera très utile pour l’exploration dans l’espace lointain. Ce système permet d’utiliser moins de carburant, de voyager loin, plus vite et moins cher que n’importe quelle autre technologie actuellement disponible, selon la NASA. ARM devrait atteindre l’astéroïde deux ans après son lancement, vers 2022.
Tirer l’astéroïde sans le toucher
La NASA a sélectionné trois astéroïdes potentiels, Itokawa, Bennu et 2008 EV5, ce dernier étant le favori. Mais l’agence continue à en rechercher d’autres, ayant accru de 65%, depuis la création de la mission ARM, sa détection des astéroïdes dont l’orbite croise près de celle de la Terre.
Photo fournie par la NASA montrant l’astéroïde 1998 KN3 près de la nébuleuse d’Orion (point vert-jaune en haut à gauche). |
L’Agence a jusqu’en 2019, un an environ avant le lancement du vaisseau ARM, pour faire son choix.
Une fois arrivé à proximité de l’astéroïde retenu, ARM déploiera son bras télémanipulateur pour saisir un rocher à la surface dont la taille pourrait atteindre quatre mètres. Le vaisseau le tractera et le placera sur une orbite lunaire stable après un voyage qui prendra environ six ans.
La NASA lancera vers le milieu des années 2020 deux astronautes à bord de la capsule Orion qui iront explorer ce rocher et en prélever des échantillons pour les rapporter sur Terre. Cette mission devrait durer 24 ou 25 jours, prévoit l’agence spatiale.
Avant que ce morceau d’astéroïde n’atteigne sa destination autour de la Lune, la NASA testera des techniques de protection de la Terre contre une éventuelle menace de collision avec un astéroïde dans le futur.
En 2005, la NASA avait déjà testé dans le cadre de la mission «Deep Impact» une technologie consistant à frapper un astéroïde ou une comète menaçant de heurter la Terre avec un vaisseau spatial pour en détourner sa course.
La capsule ARM offre une autre option. Il s’agit d’utiliser la force gravitationnelle exercée dans l’espace par tout objet même les plus petits, en l’occurrence un vaisseau spatial, pour modifier la trajectoire d’un astéroïde. Ainsi un vaisseau ARM en s’approchant et restant à proximité d’un de ces corps célestes pourrait lentement le tirer sans le toucher.
L’efficacité de cette manœuvre est accrue si une masse est retirée de l’astéroïde par le vaisseau en prélevant un rocher, explique la NASA.
«Les astéroïdes sont un sujet brûlant, pas seulement parce qu’ils peuvent être une menace pour notre planète, mais aussi pour leur valeur scientifique», a commenté Jim Green, le responsable des sciences planétaires à la NASA. Ils sont des restes de la formation de notre système solaire et contiennent de nombreuses molécules datant de cette période.
La NASA a identifié à ce jour plus de 12.000 astéroïdes dont l’orbite croise celle de la Terre. Environ 96% dépassent un kilomètre de largeur. L’agence spatiale n’a détecté aucun objet de cette taille présentant un risque de heurter la Terre dans les cent prochaines années. Mais des astéroïdes plus petits pourraient présenter un danger. En 2011, 893 de ces objets ont été repérés. Ce nombre a atteint 1.472 en 2014.