La mise en scène du Prince : une exposition à la Petite Galerie du Louvre

Henri IV jouant avec ses enfants devant l'ambassadeur d'Espagne, son fils Louis XIII paradant en armure après le siège de La Rochelle : très différentes, ces images participent de la mise en scène du Prince, objet d'une exposition au Louvre.

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Le musée du Louvre à Paris

Pour sa 3e édition, la Petite Galerie présente 47 œuvres sur le Théâtre du pouvoir", de l'Antiquité au XIXe siècle, jusqu'au 2 juillet 2018.

Souverain le plus populaire dans l'imaginaire français, Henri IV est particulièrement mis en valeur. "Sa popularité n'est pas due au hasard, il y a eu une reconstruction de son histoire après sa prise de pouvoir", dit le président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez.

Son image de fondateur de la dynastie des Bourbons sera à nouveau sollicitée sous la Restauration. Sa statue équestre est rétablie sur le Pont-Neuf et Ingres peint en 1817 le "bon roi Henri" à quatre pattes, deux enfants juchés sur son dos.

Une vision bourgeoise qui contraste avec les représentations de son temps en Jupiter terrassant Holopherne ou en chef de guerre. "On peut parler de politique de l'image et même dans certains cas de propagande", estime Jean-Luc Martinez.

C'est en roi de guerre que son fils Louis XIII apparaît dans le portrait très théâtral dressé par son peintre officiel Philippe de Champaigne : le souverain est en armure, l'allégorie ailée de "la Victoire" dépose une couronne de lauriers sur sa tête, une vue du port de La Rochelle, placeforte protestante, apparaît par une embrasure.

"Modèle antique"

Mais il est d'autres figures du Prince: le roi bâtisseur des Sumériens; le roi divinisé tel l'empereur Hadrien en dieu Mars, le roi très pieux, comme Saint-Louis dans le portrait du Greco.

Le président-directeur du Louvre, Jean-Luc Martinez, à Liège.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans cette Petite Galerie plus spécialement destinée aux familles et aux scolaires, des dispositifs numériques ou audiovisuels permettent d'examiner en 3D un pendentif au nom du roi égyptien Osorkon II ou de comprendre la technique complexe de l'émail peint sur cuivre, illustrée par un grand plat de 1533.

"Ce qu'on veut faire, explique Jean-Luc Martinez, c'est apprendre à regarder ces images qui ont une histoire, à les comprendre parce que c'est une culture qui s'est éloignée de nous, et à faire le lien avec la culture du XXIe siècle".

Autre thème abordé, "le modèle antique", centré sur l'éducation des princes, mais aussi sur la statue équestre, dont le Louvre possède des exemples remarquables entre le bronze de Charles le Chauve, ou le Louis XIV par François Girardon. "Les images du pouvoir ont une histoire qui prend sa source chez les Romains davantage que chez les Grecs", commente Jean-Luc Martinez.

L'exposition se clôt sur "les insignes du pouvoir", les "régalia", (épée, couronne, sceptre, main de justice...) souvent perdus ou détruits, puis restaurés ou recréés; s'y côtoient les grands portraits officiels : Louis XVI, Napoléon, qui a fait redessiner tous les régalia, Louis-Philippe, "roi des Français", la main posée sur la Charte de 1830, et Napoléon III, en général de division.

AFP/VNA/CVN

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