Dior aux couleurs de Niki de Saint Phalle, Saint Laurent scintille avec la Tour Eiffel

Dior a célébré la créativité de Niki de Saint Phalle mardi 26 septembre, au deuxième jour des défilés parisiens. Pas de "nanas" aux formes opulentes sur le podium pour autant, mais des couleurs vives et des imprimés rappelant l’œuvre de l'artiste franco-américaine.

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Défilé Dior, le 26 septembre à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le défilé s'est tenu dans une grotte artificielle reconstituée dans le jardin du musée Rodin, aux parois couvertes d'éclats de miroir, évoquant celle décorée par Niki de Saint Phalle à Hanovre, ou les intérieurs de ses sculptures géantes du "Jardin des Tarots" en Toscane.

Il commence par une question, inscrite sur une marinière, non dénuée de provocation : "Why have there been no great women artists ?" ("Pourquoi n'y a-t-il pas eu de grands artistes femmes ?") Une interrogation tirée d'un article écrit en 1971 par l'historienne de l'art américaine Linda Nochlin qui a frappé l'esprit de la directrice artistique Maria Grazia Chiuri.

"J'ai lu beaucoup d'ouvrages sur les raisons pour lesquelles il est si difficile pour les femmes de s'exprimer dans l'art", raconte la créatrice , évoquant "le manque d'opportunités" et les "préjugés" que peuvent elles-mêmes avoir les femmes.

Niki de Saint Phalle, elle, "était complètement autodidacte", poursuit Maria Grazia Chiuri, confiant son admiration pour cette artiste féministe et engagée, victime d'inceste dans son enfance. "Elle était d'une grande audace; et avait trouvé le moyen de faire ce qu'elle voulait vraiment dans la vie".

La directrice artistique, en s'inspirant de l'allure de Niki de Saint Phalle, fait aussi référence au travail de l'un de ses prédécesseurs chez Dior, Marc Bohan, qui a souvent habillé l'artiste et ancien mannequin.

Marc Bohan a eu la plus grande longévité à la tête de la griffe (1961-1989), mais sa personnalité a souvent été éclipsée par celle, plus exubérante, de ses successeurs Gianfranco Ferré et John Galliano.

Le damier, qui se décline sur une veste, un manteau, un combi-short, rappelle celui d'une robe créée par Marc Bohan en 1965. Des coeurs et des dinosaures ponctuent la collection, reprenant des motifs familiers à Niki de Saint Phalle.

Des combinaisons rappellent les tenues portées par l'artiste pour les performances lors desquelles elle tirait à la carabine sur des sacs de couleur explosant sur des panneaux de façon spectaculaire.

Saint Laurent en plein air

Une collection de prêt-à-porter pour le printemps-été 2018 extrêmement variée, pour "permettre différentes attitudes". Les jupes longues transparentes, pièces chères à Maria Grazia Chiuri, se portent avec des brassières en élasthane, pour une silhouette juvénile à la fois sportive et romantique.

Un an après la première collection de la directrice artistique, le succès est selon la griffe au rendez-vous, auprès d'une clientèle rajeunie.

Dans la soirée, le show Saint Laurent s'est tenu en plein air, sur une scène installée au-dessus des fontaines du Trocadéro, face à la Tour Eiffel, qui s'est mise à scintiller. La collection était au diapason, avec une série de vestes éclatantes, entièrement couvertes de broderies brillantes.

La femme Saint Laurent imaginée par le directeur artistique Anthony Vaccarello est toujours très en jambes, avec des shorts en cuir et des bottes à plumes. Des hommes, en pantalons étroits et blousons précieux, ont aussi foulé le podium, sous les yeux des badauds et touristes.

Pour le soir, les silhouettes féminines sont tout en volumes, avec des robes boules, des jupes à effet bouillonné, des profusions de plumes en version noire ou blanche. La fille de Cindy Crawford, Kaia Gerber, 16 ans, l'une des stars de la Fashion week new-yorkaise, était sur le podium.

En hommage à Pierre Bergé, compagnon d'Yves Saint Laurent et cofondateur de la maison, disparu le 8 septembre, l'une de ses citations avait été imprimée sur des cartons disposés sur les bancs du public : "C'est peut-être cela l'amour fou. L'amour de deux fous".

AFP/VNA/CVN

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