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Le couturier Fulvio Rigoni à la fin de son défilé pour la vénérable maison italienne Salvatore Ferragamole 23 septembre à Milan. |
Les mannequins portaient couleurs flashy et robes satin près du corps. "L'idée était de prendre différentes pièces de clients VIP de Salvatore Ferragamo du siècle dernier et de les mélanger entre elles", a expliqué le créateur Fulvio Rigoni.
Pas de mention cependant de la sculpture imposante qui a donné lieu de décor : l'oeuvre L.O.V.E de Cattelan, un doigt d'honneur planté devant la bourse de Milan. Certains l'interprètent comme anti-capitaliste, mais l'artiste s'en défend.
Ce show glamour, avec satin et de la peau de python peinte à la main, était aux antipodes du défilé Jil Sander, présenté plus tôt dans la journée.
Sobriété et minimalisme
La nouvelle collection, du couturier Jil Sander a joué la carte de la sobriété et du minimalisme privilégiant le blanc presque mystique pour son premier défilé à Milan.
Le doigt d'honneur de Maurizio Cattelan à Milan, autour duquel ont défilé les mannequins de la maison Ferragamo, lors de la fashion week de Milan |
Retour au calme et à la retenue en cette fin de semaine de la mode femme printemps-été 2018 sur les podiums de Milan après l'ambiance résolument tournée vers la fête, affichée plus tôt par le couturier Bottega Veneta.
Le couple Luke et Lucie Meyer a privilégié cette semaine de longues tuniques blanches ou beige, dans un souci revendiqué de pureté.
"Nous ne sommes absolument pas intéressés par les excès", ont expliqué les deux créateurs de la maison de couture allemande aux journalistes en marge de leur défilé.
Et tant pis pour les tendances. "Je ne pense pas que nous faisons tout cela dans la perspective de ce qui se passe (dans la mode), nous le faisons en fonction de ce que nous aimons et de ce que nous ressentons juste en ce moment", ont-ils ajouté.
Pureté mais aussi innocence dans le choix par exemple d'un sac ressemblant à un cartable bourré de livres ou encore dans le choix de vêtements trop grands d'adultes pour des enfants jouant à se déguiser.
Exubérance chez Bottega Veneta
Loin en tout cas de l'exubérance affichée par Bottega Veneta. Bijoux, franges et longues robes recouvertes de boutons façon pierres précieuses, la collection printemps-été 2018 de l'Hermès italien a réveillé le Palais Archinto et son labyrinthe de pièces en enfilade, aujourd'hui devenu une école.
Une mode facile à porter : "même les longues robes ont l'air de T-shirts", explique Tomas Maier, le directeur artistique de la marque, dans les notes de présentation de sa nouvelle collection.
Les modèles de Jil Sander, le 23 septembre à Milan. |
Les mannequins semblent habillés simplement, presque à l'utilitaire, s'il n'y avait ces quantités impressionnantes de bijoux et autres accessoires comme de petits miroirs ronds ou de lourds bracelets et colliers dont l'un par exemple en forme d'énorme papillon coloré.
Idem pour les hommes, qui ont défilé sur le même podium, accessoires en moins, mais daim, vieux satin ou coton piqué en plus.
Aujourd'hui détenue par le groupe de luxe français Kering, qui détient aussi Gucci, la maison Bottega Veneta a été fondée en 1966 par Michele Taddei et Renzo Zengiaro.