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M. Orban a demandé à l’ONU de lancer des négociations sur un système de "quotas mondiaux" pour "répartir le fardeau".
"L’Europe ne peut pas supporter ce fardeau toute seule, si la tendance actuelle ne change pas, l’Europe sera déstabilisée", a-t-il martelé. "Ce n’est pas une crise de réfugiés", car le flot inclut "des migrants économiques, des réfugiés, des demandeurs d’asile et des combattants étrangers", a-t-il affirmé.
Ces personnes sont, selon lui, certes "victimes", mais on "ne peut pas leur fournir une nouvelle vie en Europe".
Migrants et réfugiés à leur arrivée, le 30 septembre sur l'île grecque de Lesbos |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Face à "la plus grave crise de migration et de réfugiés depuis la Seconde guerre mondiale", le secrétaire général de l'ONU a appelé les représentants de quelque 70 pays présents à agir "avec créativité, compassion et courage".
Plusieurs participants ont souligné l’acuité du problème. L’Autriche s’attend à voir passer cette année 80 à 90.000 migrants, se dirigeant pour la plupart vers l’Allemagne. "Plus de 300.000 personnes ont passé la frontière grecque en route vers l’Europe du Nord", a aussi déclaré le Premier ministre grec Alexis Tsipras.
Entre 270.00 et 280.000 migrants sont arrivés en Allemagne au cours du seul mois de septembre, soit plus que durant toute l’année 2014. L’Allemagne a durci les règles pour certaines catégories de demandeurs d’asile et a proposé de mettre en place à ses frontières terrestres une procédure d’examen accélérée des demandes d’asile.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a de son côté suggéré une nouvelle fois le 30 septembre, sans grand écho, de retenir les Syriens fuyant la guerre dans des "zones sûres" en Syrie, près de la frontière turque. Son pays accueille déjà deux millions de réfugiés fuyant le conflit syrien, au coeur de l’Assemblée générale de l’ONU.
Europe divisée
Selon le Haut-Commissaire des Nations unie pour les réfugiés (HCR), Antonio Guterres, les déplacements de population causés par les conflits ont quadruplé dans le monde, passant de 11.000 personnes par jour en 2010 à 42.500 en 2014.
"Et le nombre de migrants économiques ne peut qu’augmenter dans les années à venir alors que le monde n’est pas prêt", a-t-il prédit. "L’aide humanitaire est insuffisante", que ce soit dans les pays d’origine ou les pays d’exil. "Les États doivent assumer leurs responsabilités", a-t-il ajouté.
Un appel entendu par les pays du G7 et ceux du Golfe : ils se sont engagés mardi soir à fournir 1,8 milliard de dollars aux agences de l’ONU qui aident les réfugiés syriens. Le Japon a promis de son côté 1,5 milliard.
En une journée, quelque 6.000 personnes sont encore arrivées en Europe par la mer, portant à 520.957 le nombre de réfugiés ayant rejoint le continent par cette voie, selon le HCR.
Les trois quarts d’entre eux débarquent en Grèce, dans des conditions toujours périlleuses. Près de 3.000 personnes se sont noyées en Méditerranée depuis le début de l’année.
AFP/VNA/CVN