>>Le peuple du monde aux côtés du Vietnam dans sa lutte pour l'indépendance nationale
La guerre du Vietnam est un jalon très important dans l’histoire des États-Unis. Elle est aussi un tournant dans les relations entre le peuple américain et son gouvernement, et un changement de vue sur la Guerre froide qui a été à l’origine de l’intervention américaine au Vietnam.
La Libération du Sud et la Réunification nationale (30 avril 1975). |
Photo : Quang Khanh/VNA/CVN |
Un échec qui déchire les États-Unis
Le professeur Spector qui a passé des dizaines d’années dans la recherche et l’enseignement de l’histoire militaire américaine à l’Université George Washington estime que l’échec de la guerre du Vietnam continue de provoquer de vives polémiques aux États-Unis : certaines personnes estiment que les États-Unis n’ont pas été vaincus au Vietnam. Pour certains, le président Nixon n’a fait que retirer ses soldats et a mis un terme à la guerre, eu égard à la pression des Américains et du Congrès. Certains prétendent que le manque de soutien de la population, la corruption et le manque de solidarité et d’efficacité entre anti-communistes seraient la cause de l’échec de la guerre.
Ayant participé à la guerre du Vietnam avant de passer à la recherche historique, Spector a rencontré des Nord-Vietnamiens pour tenter de comprendre l’échec des États-Unis : plusieurs membres du gouvernement et une partie de la presse américaine pensaient que l’intervention de l’armée américaine au Sud du Vietnam conduirait à une victoire éclair ou obligerait l’armée du Nord du Vietnam à reculer. Mais ils ont sous-estimé le Vietnam. Le secrétaire américain à la Défense McNamara a déclaré que si les Américains montraient à leurs adversaires qu’ils ne pouvaient pas gagner la guerre, ils abandonneraient la bataille. Mais le Nord du Vietnam n’a pas abandonné le jeu. Je pense à l’inverse que le secrétaire général du Parti communiste du Vietnam Lê Duân et le Bureau politique du Parti ont pensé que devant la détermination du Nord du Vietnam dans la lutte, ce sont les Américains qui se décourageraient. Et c’est vrai que les Américains se sont découragés !
Le Vietnam ne luttait que pour l’indépendance et la liberté
Les soldats américains qui ont combattu comprennent mieux que quiconque leurs adversaires. L’ancien colonel américain Andres Sauvageot a passé neuf ans au Vietnam en qualité de conseiller de la République du Vietnam sur l’ordre de ses supérieurs. Il se souvient : avant mon départ, je ne connaissais guère l’histoire du Vietnam. Je ne savais pas que le Vietnam avait été victime d'invasions chinoise, française, japonaise puis américaine. Le Vietnam a toujours lutté pour l’indépendance et la liberté. C’est la vérité.
L’ancien colonel américain Andres Sauvageot a passé neuf ans au Vietnam. |
Photo : VOV/CVN |
Ses contacts avec les Vietnamiens dont plusieurs soldats du Nord du Vietnam, ses études sur l’histoire, la culture et les traditions du Vietnam, ont convaincu Andres Sauvageot que les Américains ne pouvaient pas gagner cette guerre: Je savais que les États-Unis seraient vaincus. Il aurait fallu que le président Nixon retire ses troupes plus tôt du Vietnam. La France et les États-Unis devaient mener une expédition lointaine alors que les Vietnamiens luttaient sur leur propre sol pour leur propre indépendance et liberté. C’est la grande différence. Le Vietnam comptait des habitants héroïques, épris de paix et détestant la guerre. Quels que soient les envahisseurs, quand ils ont attaqué le Vietnam, ils ont essuyé une défaite. Si j’étais né au Vietnam, je lutterais également aux côtés de la révolution et je n’accepterais aucun envahisseur.
Les États-Unis ne pouvaient pas remporter la victoire
Le retrait des troupes américaines du Vietnam résulte partiellement du travail des correspondants de guerre internationaux dont des Américains. Leurs articles et leurs images du front ont permis aux Américains et à la communauté internationale de comprendre la nature de la guerre au Vietnam. Leur travail a exercé une véritable pression obligeant le gouvernement américain à cesser l’escalade de la guerre. David Lamb, correspondant de guerre de l’agence d’information américain UPI, indique : avant mon arrivée au Vietnam, je soutenais le principe de la guerre, estimant que c’était une bonne chose et que les États-Unis devaient lutter contre le communisme. Mais après deux ans au Vietnam, ma vision a totalement changé. Je savais que les États-Unis ne pourraient pas gagner cette guerre et qu’ils ne devaient plus y participer.
David Lamb a parcouru tous les champs de bataille entre 1968 et 1970, date la plus critique de la guerre, avant de revenir en avril 1975 au Vietnam pour couvrir l’effondrement du régime de la République du Vietnam. Il justifie l’échec des États-Unis comme suit : l’une de nos plus grandes erreurs est le manque de connaissances des Vietnamiens, de leur patience, de leur volonté indomptable, de leur nationalisme, de leur combattivité, de l’histoire, de la culture et de la langue vietnamienne. Dans la guerre, le manque de connaissances est mortel. J’espère que les États-Unis ont tiré les leçons du Vietnam.
Quarante ans après la fin de la guerre du Vietnam, les Américains semblent mieux assumer leur défaite. Cela ne fait que mettre en évidence cette réalité : gare à tous ceux qui auraient l’intention d’attaquer le Vietnam !
VOV/VNA/CVN