La grandeur de Hanoi en symphonie

Une "course silencieuse" a eu lieu au sein des milieux des arts qui veulent faire quelque chose de significatif pour saluer le Millénaire de Thang Long-Hanoi. Aujourd'hui plus que jamais, l'art de symphonie s'affirme.

On peut dire sans exagération que Hanoi a inspiré le plus les milieux des arts, qu'ils soient poètes, écrivains, scénaristes, peintres ou compositeurs. Nombreuses sont les œuvres littéraires et musicales qui chantent cette contrée deltaïque du fleuve Rouge renommée depuis toujours pour être "une terre sacrée où sont nés des hommes de talent" (ñia linh nhaân kieät, en vietnamien). Il paraît que les chansons inspirées de Hanoi sont les plus intéressantes, les plus somptueuses, touchant le cœur des gens de toutes les générations, tant hanoïens que provinciaux. Sont devenues " immortelles" ces chansons anciennes et nouvelles : Ngöôøi Haø Noäi (Les Hanoïens) de Nguyên Dinh Thi, Seõ veà Thuû ñoâ (Nous reviendrons à la capitale) de Huy Du, Ba Ñình naéng (La place de Ba Dinh ensoleillée) de Bui Công Ky et Vu Hoàng Dich, Haø Noäi nieàm tin vaø hy voïng (Hanoi - la foi, l'affection et l'espoir) de Phan Nhân, Nhôù Haø Noäi (Se souvenir de Hanoi) de Hoàng Hiêp, Em ôi Haø Noäi phoá (Toi chérie, la rue hanoïenne) de Phu Quang, Haø Noäi - Moät traùi tim hoàng (Hanoi - un cœur rouge) de Nguyên Duc Toàn… et tant d'autres.

Le moment où la musique se fait entendre

Mais, il semble qu'à ce moment où la capitale vietnamienne entame une nouvelle ère de son histoire, les chansons, aussi belles qu'elles soient, n'arrivent pas suffisamment à dépeindre sa grandeur, à illustrer l'amour des habitants pour leur terre natale, selon les dires de chercheurs en musicologie. Et d'emprun- ter une célèbre maxime qui dit "C'est au moment où le langage parlé se trouve impuissant (dans l'expression de l'émotion -NDLD) que la musique se fait entendre", pour expliquer la raison pour laquelle le milieu de la musique s'oriente ces derniers temps à un nouvel style d'expression : la symphonie.

Au Vietnam, l'art de la symphonie demeure jusqu'ici une "terre peu exploitée". Les créations symphoniques ne "se comptent que sur les doigts de la main". Au seuil du Millénaire de Thang Long - Hanoi, dans l'espoir de s'y consacrer de leur manière, les compositeurs s'engagent à "exploiter cette nouvelle terre", en créant des oeuvres musicales sans parole. Des symphonies sont nées, y compris pour tambour en bronze. Cet instrument si lourd a montré néanmoins sa "possibilité parfaite de faire partie d'un orchestre", comme l'a affirmé le compositeur Nguyên Cuong lors d'un séminaire attrait à cet instrument. En l'honneur de la capitale millénaire, ce compositeur de talent a décidé avec audace de créer une symphonie monumentale consacrée à "l'orchestre spécial" composée seulement de tambours en bronze. Cette œuvre extraordinaire sera présentée lors de la célébration des 1.000 ans de Thang Long - Hanoi, en octobre 2010.

Allure du dragon prenant son envol

Pour sa part, le compositeur Dô Hông Quân a achevé en mai dernier sa création symphonique D¸ng Rång lªn (Allure du dragon prenant son envol). Pour lui, cette œuvre est comparable à un tableau panoramique sur Hanoi, qui, par le langage des sons, dépeint à merveille tout ce qui fait la grandeur d'âme de cette terre sacrée, des temps passés comme d'aujourd'hui. D¸ng Rång lªn se compose de 4 mouvements : Coäi nguoàn (Source), Doøng soâng haùt (Fleuve chantant), Thaàn toác (Rapidité de l'éclair) et Röôùc (Procession). Si la Source est une pastorale qui évoque le paysage paisible de la campagne vietnamienne agrémentée de jolis airs folkloriques, le Fleuve chantant dépeint le fleuve Rouge avec ses exploits célèbres jalonnant son histoire. La Rapidité de l'éclair raconte le mouvement rapide historique des troupes armées du roi Quang Trung qui progressa du Centre au Nord pour libérer la capitale Thang Long, au printemps 1789. Et enfin, la Procession est constituée de mélodies merveilleuses retraçant l'atmosphère de la fête de la victoire.

La symphonie Haøo khí Thaêng Long (Noblesse d'esprit de Thang Long) du compositeur Trân Manh Hùng est née, elle aussi, au moment de préparation du Millénaire de Thang Long-Hanoi. Ce jeune compositeur " plein de promesse " a décroché, à trois reprises, le Premier prix décerné par l'Association des compositeurs du Vietnam, lors des concours sur la création de la musique pour instruments à vent, en 2007, 2008 et 2009.

Pour le moment, les mélomanes hanoïens attendent avec impatience les nouvelles symphonies chantant la capitale millénaire du compositeur Vinh Cat. Il est auteur de nombreux œuvres symphoniques renommées, dont Haùi hoa daâng Baùc (Cueillir des fleurs pour les offrir à l'Oncle Hô), créée en 1960, est considéré comme la première symphonie du Vietnam. Ce pionnier de l'art symphonique du pays vient de présenter ses 2 nouvelles créations : Ñaây soâng Hoàng soâng Caùi (Voici le fleuve Rouge - Grand fleuve) et Khoâng chæ laø huyeàn thoaïi (Cela n'est pas qu'une légende). "Pour ces 2 nouvelles œuvres, j'ai consacré presque 2 années pleines", confie-t-il, avec un brin de fierté. Selon lui, Voici le fleuve Rouge - Grand fleuve est une épopée de ce cours d'eau qui traverse Hanoi sur plus de 40 km. Là, il a déposé et dépose encore des alluvions, formant un grand delta fertile au Nord, celui du fleuve Rouge. Attaché intimement à la vie des Hanoiens depuis belle lurette, ce fleuve constitue donc un reflet de la civilisation et de l'histoire millénaires de la capitale vietnamienne. De nouvelles créations sont en cours.

Nghia Dàn/CVN

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