"Aujourd'hui, la Francophonie est enfin dotée d'un siège conforme à ses ambitions et propre à renforcer son influence. La France est fière d'accueillir désormais dans les meilleures conditions une organisation internationale riche de 75 membres et observateurs représentant à travers le monde 900 millions de francophones. Ce projet immobilier contribuera à renforcer l'efficacité et la réactivité de la Francophonie. Mais il aidera aussi à incarner l'ouverture de notre organisation qui a vocation à être un lieu d'échanges politiques et culturels au service de la diversité, de la démocratie et des droits de l'Homme. J'espère donc que ce beau bâtiment sera accessible à un large public. Les identités fortes n'ont rien à craindre de l'ouverture, bien au contraire. L'identité, c'est l'instrument de l'ouverture. La fragilité, c'est le prétexte de la fermeture. Le monde doit s'enrichir de l'addition de toutes les identités qui se valent, qui doivent se respecter et se comprendre. C'est très important de comprendre que dans la Francophonie, nous ne sommes adversaires de personne, bien au contraire. Qui pourrait reprocher aux autres de faire au service de leur langue, de leur culture, de leur identité, ce que nous faisons nous-mêmes au service de la nôtre ? Nous avons à nous ouvrir, à toucher de nouveaux pays, de nouveaux continents et à rallier à nous par la langue, par l'Histoire, par la culture mais aussi par le message, par les valeurs, par la singularité politique qui est la nôtre. Les crises succèdent aux crises, crises monétaires, crises économiques, crises des matières premières, émergence tellement heureuse des peuples arabes qui veulent se libérer de leurs chaînes, crise au Japon… Toutes ces crises, je les vis plutôt comme une espérance, la nécessité de revoir nos concepts, de revisiter nos traditions, d'apporter de nouvelles idées. La Francophonie est au cœur de cela, car la Francophonie se développera si elle porte des valeurs, un projet, si elle aide les peuples qui veulent s'affranchir de leurs chaînes. Bien sûr il y a l'Histoire, bien sûr il y a le passé, mais il y a aussi à imaginer ce XXIe siècle. Nous avons changé de siècle et ce sont les événements qui nous le font toucher du doigt. Les idées du XXe siècle ne suffisent plus au XXIe siècle et ce sera toute la responsabilité de la France que de porter ces nouvelles idées. La Francophonie est un axe majeur de notre diplomatie, il est normal qu'elle ait un siège digne de ce nom".
La gazette/CVN