Parrainé par l'Institut national du cancer, la Fondation Mérieux, l'Institut de recherche pour le développement, le Cancéropôle Grand Sud-Ouest et le Réseau international des Instituts Pasteur, ce séminaire a rassemblé environ 80 participants venant à la fois d'Asie (Vietnam, Cambodge, Laos) et de France.
Ce séminaire a permis de consulter les universités membres de l'AUF et les partenaires institutionnels sur la mise en place d'un nouveau projet quadriennal dans le domaine de la santé en Asie du Sud-Est. La première partie du séminaire a concerné le renouvellement des actions déjà menées par l'AUF dans la région (formation des praticiens-formateurs, rénovation et amélioration de l'offre francophone), la seconde partie étant réservée au lancement d'un nouveau projet intitulé "Cancers et agents infectieux".
La journée du 29 juin a été l'occasion de faire le point sur les actions actuelles de l'AUF : les filières universitaires francophones au Vietnam et au Laos, qui concernent plus de 1.000 étudiants de premier cycle ; la formation des enseignants de médecine à la pédagogie médicale ; le soutien à des projets interuniversitaires de coopération en recherche ou pour rénover les formations ou pratiques pédagogiques.
Les deux jours suivants ont été consacrés à des échanges scientifiques sur la thématique "Cancers et agents infectieux en Asie du Sud-Est". Après quatre présentations sur les cancers d'origine infectieuse, qui représentent environ 20% des cancers dans la région, les intervenants ont fait le point sur la situation épidémiologique du cancer au Laos, au Cambodge, au Vietnam, en Thaïlande et dans le Yunnan (Chine), ont présenté l'état des programmes de lutte contre le cancer dans chaque pays et les besoins prioritaires en termes de formation et d'équipements. Ces communications ont révélé une grande hétérogénéité régionale, tant dans l'épidémiologie des cancers que dans les moyens de lutte disponibles, mais ont montré aussi la place importante des cancers induits par des agents infectieux, cancers évitables par des stratégies de dépistage et de prévention.
Les participants, répartis en six ateliers de formation et recherche, ont élaboré des propositions dans leurs domaines respectifs : anatomie et cytologie pathologiques, microbiologie, épidémiologie et santé publique, chirurgie oncologique, oncologie médicale et chimiothérapie, radiothérapie. C'est au Cambodge et au Laos que les besoins en spécialistes et en équipement s'avèrent les plus importants. Différentes offres de formation ont été formulées, notamment en anatomo-pathologie, en oncologie médicale et en radiothérapie. Le collège des anatomopathologistes français souhaite mettre en place une formation initiale de médecins cambodgiens et lao en liaison avec les Universités des sciences de la santé de ces deux pays. L'Université de Strasbourg suggère d'étendre au Laos le DES (diplôme d'études spécialisées) d'oncologie médicale et de radiothérapie mis en place au Cambodge et d'adapter un guide de cancérologie aux moyens thérapeutiques localement disponibles. En chirurgie oncologique, des missions de formation sont déjà planifiées, mais il existe des centres experts régionaux pour l'hépatocarcinome (Hanoi) et pour le cholangiocarcinome (Khon Kaen). Une offre de formation francophone en radiothérapie est faite à l'Université de médecine de Hô Chi Minh-Ville. Enfin de nombreux axes de recherche ont été envisagés, visant à mieux connaître les spécificités de la pathologie cancéreuse en Asie du Sud-Est, à inventorier les molécules utilisées en médecine traditionnelle, à développer le dépistage et la prévention des cancers, à améliorer la prise en charge des patients, tout en renforçant les structures dédiées à l'oncologie et la formation de spécialistes. L'ensemble de ces projets s'inscrit dans la constitution d'un vaste réseau francophone rassemblant des équipes de recherche asiatiques et françaises pour optimiser la lutte contre le cancer dans cette région à haut risque.
AUF/CVN