COVID-19 : l'Inde bat un nouveau record, l'Europe déconfine prudemment

L'Inde continue de s'enfoncer dans une crise sanitaire majeure, battant jeudi 22 avril un record mondial de près de 315.000 nouveaux cas de COVID-19 en 24 heures, en raison notamment d'un variant "indien" dont la première détection en Belgique inquiète par ailleurs l'Europe, désormais orientée vers l'allégement des restrictions.

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Des policiers devant un hôpital à Nashik où 22 patients sont morts en raison d'une coupure d'alimentation en oxygène de ventilateurs, le 21 avril en Inde.
Des policiers devant un hôpital à Nashik où 22 patients sont morts en raison d'une coupure d'alimentation en oxygène de ventilateurs, le 21 avril en Inde.

Vingt étudiants indiens d'un groupe de 43, arrivés ce mois-ci en provenance de l'aéroport parisien de Roissy, ont été testés positifs à ce nouveau variant, déjà identifié au Royaume-Uni et qui suscite l'inquiétude, et placés en quarantaine en Belgique. Ce alors que les pays européens s'apprêtent à alléger les restrictions en vigueur à la faveur d'une fragile décrue de la pandémie.
En Inde, la recrudescence exponentielle des cas, avec près de 3,5 millions de nouvelles contaminations depuis début avril, est notamment imputée à une "double mutation" du virus et à des événements de masse, comme la fête religieuse hindoue Khumb Mela.
Confrontés à une pénurie d'oxygène, plusieurs hôpitaux et cliniques de New Delhi, confinée pendant une semaine, ont lancé un appel au gouvernement central pour qu'il fournisse d'urgence des réserves afin d'alimenter des centaines de patients placés sous ventilateur.
Vingt-deux malades sont morts dans un hôpital, en raison d'une coupure d'alimentation en oxygène de ventilateurs pendant une demi-heure.
"La plupart des patients sont renvoyés chez eux parce que nous n'avons pas assez d'oxygène et de Remdesivir pour les traiter", a expliqué à l'AFP mercredi 21 avril Harish Krishnamashar, un médecin de Bangalore (Sud).
Le ministère de la Santé a fait état jeudi 22 avril de 314.835 nouvelles contaminations, un bilan quotidien qu'aucun pays au monde n'avait jusqu'alors enregistré.
Avec 15,9 millions de cas depuis le début de la pandémie, l'Inde est le deuxième pays le plus touché en nombre de cas devant les 14,12 millions enregistrés au Brésil, pays désormais sur un plateau très élevé de près de 3.000 décès quotidiens, après plusieurs mois de hausse vertigineuse des décès et des contaminations.
Mais le Brésil, 212 millions d’habitants, déplore quelque 381.000 morts, soit deux fois plus que l'Inde, 1,3 milliard d’habitants.
Les États-Unis déconseillent désormais les voyages en Inde, même pour les personnes entièrement vaccinées.
Le Royaume Uni a interdit d'entrée les voyageurs arrivant d'Inde et la France leur impose désormais un isolement obligatoire de dix jours.

Des employés en tenue stérile dans l'usine pharmaceutique Fareva de Poce-sur-Cisse, dans le Centre de la France, le 22 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

La situation est également dramatique en Irak, pays de 40 millions d'habitants en pénurie de médicaments, de médecins et d'hôpitaux depuis des décennies, qui a dépassé le million de contaminations, chiffre inégalé dans le monde arabe.
"Incroyable réussite"
La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 3.060.859 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi 22 avril en milieu de journée.
Mais les campagnes de vaccination commencent à porter leurs fruits, comme aux
États-Unis où le président Joe Biden a salué mercredi 21 avril l'"incroyable" réussite que constitue l'injection de 200 millions de doses de vaccins anti-COVID avant le centième jour de son mandat.
Si la vaccination est plus lente sur le Vieux continent, l'Allemagne a annoncé jeudi 22 avril qu'elle prévoyait un accès aux vaccins contre le COVID-19 pour tous les adultes au plus tard en juin.
Et Berlin envisage d'acheter 30 millions de doses du vaccin russe anti-COVID Spoutnik, qui n'a cependant pas encore reçu le feu vert de l'Europe.
Le régulateur britannique a de son côté annoncé jeudi 22 avril avoir recensé 168 cas majeurs de caillots sanguins au Royaume-Uni chez des patients ayant reçu le vaccin AstraZeneca, dont 32 mortels, pour plus de 21,2 millions de premières doses administrées, mais estime toujours que "les bénéfices du vaccin l'emportent toujours sur les risques chez la majorité des personnes".
Face à une fragile décrue de l'épidémie, les pays européens commencent à alléger les restrictions.
En Italie, dès le 26 avril, les restaurants seront autorisés à ouvrir au public à déjeuner, et aussi à dîner pour la première fois depuis fin octobre, mais seulement en plein air et dans les régions classées "jaune", présentant le risque de contagion le plus faible.
Les cinémas, théâtres et salles de concert pourront aussi rouvrir lundi prochain 26 avril, en respectant la distanciation et en restant en dessous de 50% de leur capacité maximale, tandis que les écoles, collèges et universités donneront la priorité aux cours en présentiel.
En France, un assouplissement progressif des mesures va commencer le 3 mai, a annoncé le Premier ministre Jean Castex. L'interdiction de se déplacer à plus de dix kilomètres de son domicile sera levée. La réouverture des commerces non-essentiels devrait avoir lieu "autour de la mi-mai", a-t-il ajouté.
Le Danemark a déjà décidé d'accélérer sa réouverture et les musées, cafés, bars et restaurants ont rouvert leurs portes mercredi 21 avril aux personnes munies du "coronapass", le passeport sanitaire.
En Grèce, les terrasses des bars et des restaurants rouvriront le 3 mai, mais les déplacements entre régions seront toujours interdits pour les fêtes de Pâques, célébrées le 2 mai par les orthodoxes.
Mais les perspectives économiques à court terme "restent assombries par l'incertitude" dans la zone euro en raison de la persistance de la pandémie de coronavirus, a estimé jeudi 22 avril la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde.

AFP/VNA/CVN

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