>>Le vol habité de SpaceX vers l'ISS reporté d'une journée à cause de la météo
>>SpaceX se prépare à envoyer quatre astronautes vers la Station spatiale internationale
Photo handout de la NASA prise le 18 avril : Thomas Pesquet, Megan McArthur, Shane Kimbrough et Akihiko Hoshide. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Prévu au départ jeudi 22 avril mais reporté à cause "de conditions météorologiques défavorables", le décollage doit avoir lieu vendredi 23 avril à 05h49 (09h49 GMT) depuis le centre spatial Kennedy en Floride.
"La météo a l'air de coopérer, donc on devrait essayer de décoller demain !!!", a tweeté Thomas Pesquet, qui va devenir le premier Européen à voler à bord d'une capsule Crew Dragon.
"Nos amis à bord de l'ISS nous attendent et on ne voudrait pas être en retard, ils ont préparé ma chambre très récemment et ont littéralement fait mon lit. Une chambre d'hôte" cinq étoiles, a-t-il ajouté.
Avec trois Russes à bord, la station va en effet être inhabituellement peuplée, avec pas moins de 11 personnes.
En plus de Thomas Pesquet pour l'agence spatiale européenne (ESA), la mission baptisée Crew-2 comprend deux astronautes américains, Shane Kimbrough et Megan McArthur, et le Japonais Akihiko Hoshide.
Tous ont déjà été dans l'espace.
Pas une routine
L'agence spatiale européenne a surnommé la mission "Alpha", en référence à Alpha du Centaure, le système stellaire le plus proche de notre système solaire.
SpaceX, fondée par Elon Musk, s'est imposée auprès de la Nasa pour les transports spatiaux au moment où la capsule Starliner de Boeing cumule les retards dans ses vols tests.
C'est la troisième fois que SpaceX va envoyer des humains vers l'ISS dans le cadre de son contrat de plusieurs milliards de dollars avec la Nasa.
Le succès en mai 2020 du premier vol test habité de SpaceX a brisé le monopole russe des envols vers l'ISS et redonné aux Américains la capacité d'accomplir cet exploit, après la fin du programme de navettes spatiales "Shuttle" en 2011.
"Quand il s'agit de préparer l'opération, c'est toujours plus facile la troisième fois", a dit à l'AFP Daniel Forrestel, un responsable des décollages à la Nasa.
"Je ne décrirais pas un voyage dans l'espace comme 'de routine'; 'plus familier' est plus approprié", a-t-il ajouté.
Le vol de vendredi réutilisera le propulseur ayant servi lors d'une mission test non habitée, une première, et le vaisseau spatial Crew Dragon sera le même que celui du vol d'essai habité de mai dernier.
Thomas Pesquet avait indiqué à des journalistes que sa présence soulignait l'engagement de l'Europe dans la conquête spatiale.
"C'est important pour nous en tant qu'agence (spatiale) parce que nous faisons partie du programme de l'ISS depuis 20 ans maintenant et nous comptons participer à ce qui va se passer ensuite", a affirmé le Français, faisant notamment allusion au programme de vol habité vers la Lune, Artémis.
L'Allemand Matthias Maurer sera le prochain Européen à faire partie d'une mission de SpaceX cet automne, suivi par l'Italienne Samantha Cristoforetti au printemps prochain.
Organoïdes cérébraux
Thomas Pesquet avait aussi confié à l'AFP son excitation à l'idée de voyager dans la capsule futuriste et entièrement autonome Crew Dragon, très différente des vaisseaux russes Soyouz qu'il connaît.
"La façon dont elle est faite, c'est juste fantastique, on sait tout le temps ce qui se passe", a-t-il dit.
"Sur Soyouz, c'est incroyablement fiable, mais il fallait comprendre toutes ces informations (...) disséminées aux quatre coins du tableau de bord", "et c'est pour ça que la formation a été beaucoup plus longue".
Les quatre astronautes vont croiser pendant quelques jours l'équipe de Crew-1 avant que cette dernière ne rentre de sa mission.
"Ce sera une ambiance soirée pyjama" avec un astronaute dormant dans chacune des capsules SpaceX amarrées, a dit Ben Stahl, qui travaille sur la mission Crew-2.
Jeudi, Thomas Pesquet a détaillé sur Twitter ce qu'il mangerait pour son "ultime repas" avant décollage : "Poulet rôti et purée, plateau de fromages et baguette, glaces en dessert". "Bon appétit, rendez-vous dans l'espace", a-t-il lancé.
Pendant sa mission de six mois, l'équipe sera chargée de mener une centaine d'expérimentations scientifiques. Parmi les préférées, selon Thomas Pesquet, l'examen des effets de l'apesanteur sur les organoïdes cérébraux (de mini-cerveaux créés en laboratoire).
Les scientifiques espèrent que ces recherches pourront aider les agences spatiales à se préparer aux missions qui exposeront les équipes aux difficultés de l'espace pour de longues périodes, et même à aider à combattre les maladies du cerveau sur Terre.
Autre élément important de la mission : la mise à niveau du système d'alimentation solaire de la station en installant des nouveaux panneaux compacts qui se déroulent comme un énorme tapis de yoga.
AFP/VNA/CVN