>>Ryanair envisage de fermer des bases en Allemagne
>>Ryanair supprime 3.000 emplois pour "survivre" au coronavirus
>>Le patron de Ryanair appelle les gouvernements à communiquer avec "calme"
Le patron de Ryanair, Michael O'Leary, lors d'un entretien avec l'AFP, le 3 mars 2020 à Bruxelles |
Le chiffre d'affaires du transporteur irlandais a quant à lui chuté de 81% à 1,64 milliard d'euros sur un an, d'après un communiqué. Hors éléments exceptionnels, la perte nette s'élève à 815 millions d'euros pour l'exercice terminé le 31 mars, contre un bénéfice de plus d'un milliard d'euros sur l'exercice précédent.
Avec 200 millions d'euros de pertes liées à de mauvaises positions de couverture sur kérosène, la perte monte à un milliard d'euros. Le groupe "low cost" s'était couvert contre une hausse excessive des cours alors que l'an dernier ces derniers se sont écroulés à cause de la pandémie qui a annihilé le trafic aérien.
"L'année 2020/2021 a été la plus difficile des 35 années d'existence de Ryanair. Le COVID-19 a vu le trafic s'écrouler presque du jour au lendemain, tombant de 149 millions de passagers à juste 27,5 millions, nombre de gouvernements européens (...) ayant imposé des interdictions ou restrictions de vols et des confinements nationaux", commente la compagnie.
"Nous sommes encouragés par la récente mise à disposition de plusieurs vaccins contre le COVID-19 et espérons que leur déploiement va faciliter la reprise du trafic aérien intra-européen et du tourisme cet été. Si, comme c'est pour l'instant prévu, la plupart des Européens sont vaccinés d'ici septembre, nous pensons que nous pouvons espérer une forte reprise (...) au deuxième semestre", poursuit Ryanair. L'action prenait 0,53% à 17,00 euros vers 07h15 GMT. "Atterrissage rude pour Ryanair avec une perte annuelle record, mais le transporteur dit que les réservations redécollent", a commenté Susannah Streeter, analyste pour le courtier Hargreaves Lansdown.
Envolée des tarifs en 2022 ?
Le groupe, qui a supprimé quelque 3.000 emplois soit 15% de ses effectifs pour réduire ses coûts fixes au début de la pandémie, rappelle que plusieurs compagnies européennes ont succombé face au choc économique, à l'instar de Flybe, Level ou Germanwings. Il s'attend à ce que "la capacité intra-européenne de transport aérien reste largement plus faible" dans les années à venir, ce qui peut créer des opportunités pour lui.
Les pays européens "commencent à lever les restrictions sur les voyageurs britanniques. Le Portugal ce matin. Nous avons bon espoir que l'Italie et la Grèce soient ajoutés à la liste +verte+ d'ici la fin mai et l'Espagne peu après", a commenté lundi 17 mai sur la BBC le patron de Ryanair Michael O'Leary.
Le Royaume-Uni a mis en place un système à trois couleurs pour les voyages internationaux qui sont de nouveau autorisés à partir de lundi 17 mai : la couleur verte est celle assortie du moins de restrictions et s'applique aux pays dont la situation sanitaire est jugée bonne. M. O'Leary a également averti sur la BBC que si les tarifs resteraient bas cet été, ils pourraient s'envoler l'an prochain, "particulièrement pendant les longs week-ends lors de jours fériés ou les vacances scolaires", au regard d'un nombre de sièges inférieur de 25% comparé à avant la pandémie.
Le groupe s'attend pour l'instant à ce que le nombre de passagers transportés sur l'année se situe "dans le bas de notre fourchette de prévision de 80 à 120 millions" et estime que le scénario "probable pour l'année entière 2021/2022 est d'approcher l'équilibre financier". Il affirme disposer d'un bilan "parmi les plus solides du secteur" avec 3,15 milliards d'euros de liquidités au 31 mars.
Ryanair rappelle que dans la foulée du Brexit, il a restreint les droits de vote des actionnaires britanniques qui sont désormais non membres de l'Union européenne "afin de protéger son permis de vol de l'UE". Les actionnaires originaires de l'UE détiennent à présent un tiers des droits économiques et la totalité des droits de vote.
AFP/VNA/CVN