La France du foot pleure Michel Hidalgo, son premier "Père la victoire"

La France du foot pleure son premier "Père la victoire", l'ancien sélectionneur Michel Hidalgo décédé jeudi à 87 ans, une figure attachante qui fut à la fois guide des Bleus vainqueurs de l'Euro-1984, amoureux du "beau jeu" et ambassadeur des joueurs.

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L'ex-sélectionneur Michel Hidalgo, le 21 mai 1989 au stade Vélodrome de Marseille.
Photo: AFP/VNA/CVN

Affaibli depuis plusieurs années, l'ex-joueur et dirigeant né à Leffrinckoucke dans le Nord est mort jeudi 26 mars en début d'après-midi, a annoncé l'UNFP, le syndicat des joueurs professionnels qu'il a présidé. Il s'est éteint chez lui à Marseille, "naturellement d'épuisement", selon sa famille contactée par la radio France Info.

La trajectoire de ce fils d'immigré espagnol embrasse tout un pan de l'histoire du ballon rond en France, de ses déceptions à ses moments d'ivresse.

"C'était plus qu'un sélectionneur ou un entraîneur. Il était notre papa, notre grand-père, très proche des gens. Il était très humain et d'une grande sincérité", a réagi Bernard Lacombe, champion d'Europe sous ses ordres en 1984, le premier grand trophée de l'histoire du football tricolore.

Ancien joueur du Havre, de Reims et de Monaco, Hidalgo a écrit sa légende en guidant les Bleus vers le toit de l'Europe, deux ans après la tristement célèbre demi-finale du Mondial-1982, perdue aux tirs au but contre l'Allemagne à Séville.

"Le choix du beau jeu"

Hidalgo reste perçu comme l'architecte du "carré magique", une association brillante avec Michel Platini, Alain Giresse et Jean Tigana, escortés par Bernard Genghini puis Luis Fernandez.

Michel Hidalgo fait admirer sa technique sous les yeux de ses joueurs Daniel Bravo (gauche) et Manuel Amoros, le 21 février 1982 à Jouy-en-Josas, près de Paris.
Photo: AFP/VNA/CVN

"Michel, comme sélectionneur, a porté l'équipe de France au sommet de son art, en faisant avec détermination le choix du beau jeu et en permettant à chacun d'entre nous d'exprimer toutes nos qualités et nos talents individuels", l'a salué "Platoche" dans un communiqué, se remémorant un technicien protecteur et bienveillant, avec "l'affection d'un père".

"Il m'a protégé avec douceur, m'a permis de m'épanouir sur le terrain et a fait partie de ceux qui m'ont permis de devenir le joueur que je suis devenu", a écrit l'ancien triple Ballon d'Or, héros de l'Euro-1984 à domicile avec neuf buts.

Joint par l'AFP, Tigana garde également le souvenir ému d'un technicien "humain" qui "déléguait énormément, sur le terrain et dans la gestion du groupe". "Mais il trouvait tout le temps les bons mots pour encourager, pour consoler, il savait toujours nous parler".

Sélectionneur entre 1976 et 1984 (un record de longévité à ce poste), cet adepte du jeu offensif a poussé les Bleus vers le succès, avec patience et détermination.

Sous ses ordres, la France s'est d'abord qualifiée pour la Coupe de monde 1978, après douze ans d'absence, avant de monter en régime jusqu'à l'Euro-84, premier trophée d'envergure pour les Bleus du foot. Il leur faudra ensuite attendre le Mondial-1998 et l'Euro-2000 pour garnir l'armoire à trophées, puis le Mondial-2018, trois tournois marqués du sceau d'un autre "Père la victoire", Didier Deschamps, sur le terrain puis sur le banc.

Hidalgo a "ouvert la voie"

"Mon adolescence, comme celle de beaucoup de Français de ma génération, a été marquée par les performances étincelantes de +son+ équipe de France (...). Ce premier trophée international a ouvert la voie à d'autres grands succès", a réagi l'actuel sélectionneur des Bleus, saluant la "bonté" de son prédécesseur.

Fils d'ouvrier, Hidalgo a passé "une grande partie de sa vie à s'occuper et à défendre les autres", a rappelé le syndicat des footballeurs français UNFP, dont il a pris la présidence en 1964.

Son activisme a aussi permis "de donner aux footballeurs français le contrat à durée librement déterminée" en 1968, assure aussi l'UNFP en vantant les mérites d'un "homme de devoir et de conviction".

Après son passage sur le banc de touche tricolore, il a rejoint Bernard Tapie dans la construction d'un puissant Olympique de Marseille, en 1986, comme directeur général, jusqu'en 1991, ce qui lui vaudra ensuite une condamnation avec sursis dans l'affaire des comptes de l'OM.

Resté à Marseille, c'est là qu'il avait revu le mois dernier une vingtaine de ses anciens joueurs, pour un rassemblement "émouvant et joyeux" selon Platini.

Si les mesures de confinement prise pour lutter contre le coronavirus empêchent tout hommage à l'heure actuelle, "on fera quelque chose plus tard" avec les champions d'Europe, assure Giresse. "On se retrouve quand tout sera fini", a-t-il promis.


AFP/VNA/CVN

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