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Le compte à rebours remis à jour à Tokyo, aussitôt après le report des Jeux le 24 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'excitation montait depuis des années à l'approche de l'événement planétaire, les premiers Jeux olympiques d'été dans le pays après 1964. Mais les Japonais comprennent le choix du report, alors que le COVID-19 a fait près de 20.000 décès à travers le monde.
Les Japonais ne connaissent pourtant pas les mêmes mesures de confinement qu'ailleurs : quand l'annonce du report est tombée, mardi soir 24 mars, le croisement de Shibuya, réputé le plus rempli au monde, était plein de jeunes sortis faire la fête.
Parmi eux, Momoko Doku, informaticien, accepte les arguments sanitaires ayant poussé au report : "C'est décevant, bien sûr, mais si l'on pense à la santé des athlètes et des spectateurs, je comprends. Le nouveau coronavirus se répand tellement vite à travers le monde, et c'est un très sérieux problème à l'international", dit-il.
À moins de quatre mois de la date prévue de la cérémonie d'ouverture, le 24 juillet, les préparatifs allaient bon train dans la capitale japonaise, où les omniprésentes mascottes olympiques n'ont eu de cesse de distribuer posters et prospectus.
Les habitants de Tokyo, l'une des villes les plus peuplées au monde, ont montré un enthousiasme sans précédent pour les Jeux, se ruant sur la billetterie.
Mais des sondages effectués la semaine dernière montraient que de plus en plus de Japonais doutaient de la capacité de Tokyo à maintenir les Jeux cet été en raison du nouveau coronavirus qui a contaminé plus de 300.000 personnes à travers la planète et contraint un tiers de la population mondiale au confinement.
"Environnement sain"
Pour Shunsuke Kitamoto, qui boxe dans le club de son université, la déception est d'autant plus grande qu'il devait faire partie des dizaines de milliers de volontaires à guider les fans du monde entier dans la mégapole.
"J'avais vraiment hâte de voir des matches et de participer à ces Jeux en tant que bénévole. Donc c'est décevant", reconnaît-il auprès de l'AFP.
Il s'efforce de voir le côté positif : les Jeux sont reportés, et non pas annulés purement et simplement comme certains l'avaient craint.
Sachie Tojo, lui, a vécu la nouvelle comme "une vraie surprise". "C'est décevant, en tant que Tokyoïte, puisque j'avais vraiment hâte d'y être", dit-il.
Mais il reconnaît également que la santé des athlètes doit passer avant tout : "Je veux aussi que les Jeux se tiennent dans un environnement sain pour les athlètes, donc je comprends", ajoute-t-il.
Toru Matsubara dit faire partie des millions de Tokyoïtes malchanceux à la lotterie, puisqu'il n'avait pas obtenu de billet pour les Jeux. Il comptait pourtant "trouver une manière de regarder quelques épreuves", dit-il.
"Pour être honnête, je voulais y aller parce que mes enfants étaient excités", complète-t-il.