Selon cet arrêté, les films vietnamiens sur chaque chaîne de télévision doivent atteindre au moins 30% du total de la grille de programmes proposée. En particulier, aux heures de grande écoute (prime time), c'est-à-dire de 20h00 à 22h00, cette option est destinée à encourager la production de films made in Vietnam.
Selon Dô Hoàng Nam, directeur d'un office de la Compagnie Nam Giao, spécialisée dans la distribution cinématographique, ce nouvel arrêté génère de belles perspectives à la fois pour les producteurs et les distributeurs domestiques. La scénariste Nguyên Thi Hông Ngat estime pour sa part qu'une diffusion à hauteur de 30% des films nationaux dans l'actuelle conjoncture est raisonnable et réaliste. Pourtant, l'exécution de cet arrêté dépend de plusieurs éléments dont le plus important est la qualité des œuvres.
Partageant l'avis de ces 2 confrères, le scénariste Pham Ngoc Tiên de la Télévision du Vietnam (VTV) souligne que l'important est d'améliorer la qualité pour attirer les téléspectateurs pour que ledit arrêté n'ait pas d'influences sur la fréquentation de la chaîne VTV. En effet, les spectateurs préfèrent zapper pour regarder un film étranger plutôt que de subir un "navet" made in Vietnam présenté sur VTV1 ou VTV2, a ajouté M. Tiên.
Dure réalité pour la fiction
Par rapport aux chaînes comme VTV, HTV, les télévisions locales rencontrent pas mal de difficultés devant l'entrée en vigueur du nouvel arrêté. Raisons : elles achètent des films à diffuser au lieu d'en produire car elles ne génèrent pas assez de recettes grâce à la pub pour investir.
Depuis des années, selon M. Nam, les entreprises importent souvent des films américains, chinois et sud-coréens pour les revendre aux télévisions avec des accords de paiement des droits d'auteur. Selon cet expert, les télévisions locales préfèrent acheter des films étrangers car elles peuvent plus facilement vendre de la publicité autour et pendant les coupures qu'avec des films vietnamiens produits depuis longtemps et tellement ressassés qu'ils n'ont plus de public. De fait, malgré la suprématie réservée aux films vietnamiens sur le petit écran, la qualité des œuvres sera toujours l'élément décisif pour atteindre un taux d'audience satisfaisant.
Selon le réalisateur Quôc Tuân, le problème vient du manque de scénarios pour faire des films intéressants et du faible investissement dans chaque film. Pour produire un épisode de film télévisé, le coût s'élève à environ 200 millions de dôngs.
Récemment, HTV a décidé de porter ses investissements à la production télévisuelle à plus de 200 millions de dôngs (de 220 à 230 millions de dôngs). De même, VTV a promulgué une réglementation pour commander la production de films télévisés en encourageant la recherche de meilleurs scenarii, de plus talentueux réalisateurs et prestigieux studios. Toutes ces mesures s'orientent vers le même but d'améliorer la qualité des œuvres bientôt en tournage. Car, sans stratégies adéquates à venir, les téléspectateurs tourneront le dos aux films de mauvaise qualité.
Diêu An/CVN