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Comment évaluez-vous les résultats de l’éradication de la faim et de la réduction de la pauvreté du Vietnam ?
Ces dernières années, le Vietnam a réalisé des progrès remarquables, réussissant à briser le cycle vicieux de la pauvreté, ce que la communauté internationale a apprécié. Néanmoins, la pauvreté frappe encore des femmes, des enfants et des groupes d’ethnies minoritaires dans les régions reculées du pays, et le Vietnam doit maintenant s’efforcer d’améliorer leurs conditions de vie.
Depuis longtemps, le gouvernement vietnamien a fait de l’éradication de la faim et la lutte contre la pauvreté une priorité majeure de ses actions. De nombreuses mesures et programmes ont été lancés afin de diminuer la précarité de la population vivant en zones rurales. Plusieurs organismes des Nations unies, dont la FAO, sont toujours aux côtés du Vietnam pour mieux régler ensemble ces problèmes. Désormais, le Fonds du développement durable et de soutien pour la sécurité alimentaire et la nutrition des enfants va davantage intervenir pour aider le Vietnam.
Selon vous, pourquoi la vie dans certaines régions est encore précaire alors que le Vietnam est l’un des plus grands exportateurs mondiaux de riz ? Quelles mesures devront être prises pour assurer la sécurité alimentaire et une qualité de vie satisfaisante ?
Le Vietnam a du succès dans l’exportation de riz, raison pour laquelle il n’y a pas d’inquiétudes sur le plan de la sécurité alimentaire. Toutefois, les agriculteurs rencontrent encore de nombreuses difficultés pour vivre de leur métier. Les dirigeants vietnamiens ont lancé plusieurs projets pour les aider, notamment le Programme national d’édification d’une Nouvelle ruralité. En cinq années d’application, le pays a obtenu de bons résultats dans l’amélioration de la vie en zones rurales.
Depuis 1978, la FAO accorde ses aides au Vietnam en matière de réduction de la pauvreté notamment dans l’agriculture. |
Cela dit, il n’est pas aisé de promouvoir le développement dans les zones rurales. Toutes les ressources doivent être mobilisées alors qu’en réalité, les ressources financières comme humaines sont toujours limitées. Le mot d’ordre est de «réaliser efficacement les projets en économisant au maximum les ressources». Pour le suivre, il faudrait que le Vietnam revoie ses politiques d’aide des agriculteurs.
La main-d’œuvre agricole diminue rapidement, principalement parce que d’autres métiers procurent une rémunération supérieure et plus stable. Que pensez-vous de cette situation ?
Ce phénomène n’est pas propre au Vietnam, de nombreux pays dans le monde le connaissent. Le développement économique implique une baisse de la participation du secteur agricole à la richesse nationale, ne serait-ce qu’en raison de la croissance d’autres secteurs économiques. C’est une tendance générale à toutes les économies mondiales. Un exemple, avant 1970, près de 40% de la population de la République de Corée vivait de l’agriculture. Aujourd’hui, ce taux n’est plus que de 5%. Au Vietnam, la main-d’œuvre agricole diminue, mais cela n’implique aucune baisse de rendement et de productivité, qui continuent d’augmenter avec la modernisation de l’agriculture.
Vous avez insisté sur le fait que la FAO restera aux côtés du Vietnam dans la lutte contre la pauvreté. Concrètement, que compte-t-elle faire ?
Depuis 1978, notre organisation ne cesse de soutenir le Vietnam dans le développement agricole et rural. En tant qu’organisation onusienne, elle dispose toujours de la faculté de mobiliser une assistance financière et technique pour accompagner le Vietnam en ce domaine.
Malgré la conjoncture difficile de l’économie mondiale depuis quelques années, le Vietnam est entré dans le groupe des pays en voie de développement de revenu moyen faible, ce qui signifie qu’une diminution des aides publiques au développement interviendra à un moment ou à un autre. Connaissant cette situation, la FAO n’hésite pas prendre des politiques pour améliorer le développement du Vietnam. Notre organisation n’oublie jamais sa mission de «compagnon de route» du Vietnam dans la lutte contre la pauvreté et la sous-alimentation, ainsi que l’amélioration la qualité de la vie.