Somalie
La famine généralisée pour l'instant évitée grâce aux aides, prévient l'ONU

La Somalie échappe en cette fin d'année à une famine généralisée grâce à l'intensification de la réponse humanitaire, mais des gens meurent de faim et la situation pourrait empirer dès avril 2023, a alerté l'ONU mardi 13 décembre.

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Un enfant de huit mois reçoit des aliments à haute valeur nutritive au camp de Tawkal 2 Dinsoor pour personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI) à Baidoa, en Somalie, le 14 février.
Photo : AFP/VNA/CVN

Largement accepté par la communauté internationale, le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (Integrated Phase Classification, IPC en anglais) permet de décrire la gravité des situations d'urgence alimentaire.

Le dernier rapport de l'IPC sur la Somalie, publié mardi 13 décembre, "ne mène pas à une déclaration de famine à ce stade, en grande partie grâce à la réponse des organisations humanitaires et des communautés locales", a déclaré un porte-parole de l'ONU, Jens Laerke, lors d'un point de presse régulier à Genève. Mais le danger est loin d'être écarté.

"Si l'assistance n'est pas renforcée, en particulier dans les secteurs de la santé et de l'eau, de l'assainissement et de l'hygiène, une famine devrait se produire entre avril et juin 2023 dans le Sud de la Somalie parmi les populations agropastorales des districts de Baidoa et Burhakaba, et parmi les populations déplacées dans la ville de Baidoa et à Mogadiscio", a souligné M. Laerke.

Répondant à l'appel, Washington a annoncé mardi 13 décembre une nouvelle aide humanitaire d'environ 411 millions d'USD pour la Somalie.

Cette aide porte à 1,3 milliard d'USD le montant total de l'assistance des États-Unis à la Somalie cette année, a indiqué dans un communiqué Samantha Power, qui dirige l'Agence américaine pour l'aide au développement (USAID).

Elle a été annoncée en marge d'un sommet entre les États-Unis et l'Afrique à Washington réunissant 49 dirigeants africains dont le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud.

Globalement, les conclusions du rapport montrent que, sur cette période, la crise alimentaire en Somalie va s'aggraver et s'étendre, avec environ 8,3 millions de personnes classées en "crise" (phase 3 de l'échelle IPC) ou à des niveaux pires encore, contre 5,6 millions actuellement.

Le nombre de personnes qui devraient atteindre la phase 5 (Catastrophe) - le niveau plus élevé sur l'échelle IPC - devrait plus que doubler au cours de cette période, passant de 214.000 à 727.000.

Quelque 2,7 millions de personnes devraient par ailleurs être en phase 4 (Urgence) d'ici avril-juin de l'année prochaine. Cette phase est caractérisée par une consommation alimentaire largement insuffisante qui se traduit par une malnutrition aiguë très élevée et une mortalité excessive. Cela veut dire que les gens meurent de faim, a expliqué M. Laerke.

Après cinq saisons de pluies défaillantes depuis fin 2020, et une sixième sans doute à venir, la Somalie semble pour l'instant ne pas pouvoir éviter la famine sans aide humanitaire. Cette situation est exacerbée par la hausse des prix des denrées alimentaires et par l'insécurité dans le pays qui entrave l'aide humanitaire.

Face à la perte généralisée des récoltes, la mort du bétail et les craintes de famine, des centaines de milliers de personnes ont déjà fui leur foyer en quête d'assistance, a indiqué M. Laerke.

Selon le rapport, le financement de l'aide alimentaire humanitaire est actuellement suffisant pour atteindre plus de 5,8 millions de personnes par mois, en moyenne, jusqu'en mars.

AFP/VNA/CVN

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