La crise de la dette domine la réunion des grands argentiers du G20

Les ministres des Finances et des banques centrales du G20 ont entamé lundi 17 juillet leurs discussions sur les accords de restructuration de la dette, la réforme des banques multilatérales et le financement de la lutte contre le changement climatique, visant à soutenir une économie mondiale en perte de vitesse.

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La ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, lors du G20 Finances, le 17 juillet à Gandhinagar, en Inde.
Photo : AFP/VNA/CVN

La ministre indienne des Finances, Nirmala Sitharaman, qui préside et accueille la réunion à Gandhinagar, dans l'État du Gujarat (Ouest), a ouvert les débats en rappelant aux dirigeants financiers qu'ils avaient "la responsabilité d'orienter l'économie mondiale vers une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive".

L'un des points clés au menu de ces deux jours sera de "faciliter le consensus sur les questions insolubles liées à l'augmentation de l'endettement", a déclaré Mme Sitharaman plus tôt lundi 17 juillet, en s'adressant à la presse aux côtés de Janet Yellen, secrétaire d'État au Trésor des États-Unis.

Les discussions porteront également sur "des questions mondiales cruciales telles que le renforcement des banques multilatérales de développement et l'adoption d'une action climatique coordonnée", a ajouté Mme Sitharaman.

Mme Yellen a également évoqué les efforts déployés pour lutter contre le surendettement des pays les plus pauvres du monde, en notant les progrès réalisés en matière de restructuration de la dette en Zambie, dont elle avait discuté lors de sa visite à Pékin ce mois-ci.

La Chine s'est jusqu'à présent opposée à l'adoption d'une position multilatérale commune sur la question, ont indiqué des responsables.

Janet Yellen, en marge des discussions du G20 dimanche 16 juillet, a souligné que l'accord avec la Zambie avait été "trop long à négocier" et ajouté espérer que le traitement de celle du Ghana et du Sri Lanka pourrait être "finalisé rapidement".

"Nous devrions appliquer à d'autres cas les principes communs que nous avons adoptés dans celui de la Zambie, plutôt que de repartir à zéro à chaque fois", a déclaré Mme Yellen.

Ajay Banga, le nouveau président de la Banque mondiale lors du G20 Finances, le 16 juillet à Gandhinagar, en Inde.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon un haut fonctionnaire de l'Inde, qui préside le G20, Pékin n'a pas réagi de manière très encourageante sur la question de la dette commune.

Plusieurs économies en difficulté après le double choc de la pandémie de coronavirus et des conséquences de la tension de la Russie en Ukraine (qui affecte les cours mondiaux des carburants et des matières premières) "atteignent un point de rupture", a ajouté le fonctionnaire.

Pékin est un créancier important dans certains de ces cas et a été critiqué pour sa position sur la restructuration de leur dette.

Le coût du changement climatique

Le G20 discutera aussi de la réforme des banques multilatérales de développement, de la réglementation des crypto-monnaies et de la nécessité de faciliter l'accès des pays les plus pauvres aux financements destinés à atténuer les effets du changement climatique et à s'y adapter.

"Dans les pays du Nord, le changement climatique est synonyme de réduction des émissions" de CO2, a déclaré Ajay Banga, le nouveau président de la Banque mondiale, dans une tribune publiée cette semaine à l'approche de la réunion.

Le ministre japonais des Finances, Shunichi Suzuki, lors d'une conférence de presse, avant le G20 Finances, le 16 juillet à Gandhinagar, en Inde.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Mais dans les pays du Sud, c'est une question de survie", a-t-il poursuivi, "car les ouragans sont plus violents, les semences résistantes à la chaleur sont rares, la sécheresse détruit les fermes et les villes, et les inondations emportent des décennies de progrès".

La première étape d'un accord sur une répartition plus équitable des recettes fiscales provenant des entreprises multinationales, conclu la semaine dernière par 138 pays, devrait également être mise en œuvre.

Les multinationales, en particulier les entreprises technologiques, sont actuellement en mesure de transférer facilement leurs bénéfices vers des pays à faible taux d'imposition, même si elles n'y exercent qu'une petite partie de leurs activités.

Toutefois, les pays développés membres du G7 craignent que l'accent mis sur l'invasion russe ne fasse dérailler l'accord final, bien que Mme Yellen ait dit dimanche 16 juillet "récuser l'idée d'un troc" entre l'aide à l'Ukraine et celle dédiée aux pays en voie de développement.

Dimanche 16 juillet, le ministre japonais des Finances, Shunichi Suzuki, a "reconfirmé le soutien inébranlable du G7" à l'Ukraine, ajoutant que Moscou devra également "payer les coûts de reconstruction à long terme".

Toute discussion sur le soutien à l'Ukraine est quelque peu inconfortable pour l'Inde, hôte du G20, n'ayant jusqu'à présent pas condamné l'invasion russe, même si elle est membre de l'alliance Quad aux côtés de l'Australie, des États-Unis et du Japon.

AFP/VNA/CVN




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