La communauté internationale réunie à Séville au chevet de l'aide au développement

À l'initiative de l'ONU, experts et dirigeants internationaux se retrouvent lundi 30 juin en Espagne pour une conférence sur le financement du développement, mis à mal par les crises mondiales et les coupes budgétaires drastiques des États-Unis.

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Le roi d'Espagne Felipe VI (droite) pose avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avant une réunion à la veille de la quatrième conférence internationale des Nations unies sur le financement du développement, à Séville, le 29 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Au moins 50 chefs d'État et de gouvernement sont attendus à Séville (Sud) pour cette rencontre de quatre jours, aux côtés du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et de 4.000 représentants de la société civile.

L'objectif de cette conférence dite FfD4, la quatrième du genre depuis 2002, est de trouver des solutions pour les pays du Sud, confrontés - selon les Nations unies - à "un déficit de financement estimé à 4.000 milliards de dollars par an", pour tenir leurs objectifs de développement durable.

Parmi les dirigeants annoncés dans la capitale andalouse, frappée par une chaleur caniculaire, figurent le président français Emmanuel Macron, le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye et le Colombien Gustavo Petro.

Cette rencontre survient dans un contexte particulièrement sombre pour l'aide au développement, touchée de plein fouet par la réduction de l'aide humanitaire décidée par Donald Trump, qui a supprimé 83% des financements de programmes à l'étranger de l'agence de développement USAID.

Le président français Emmanuel Macron tient une conférence de presse, à Bruxelles, le 26 juin
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec 63 milliards de dollars d'aide publique en 2024, les États-Unis étaient le principal pays donateur pour de nombreuses agences et ONG, actuellement confrontées à d'importantes difficultés, d'autant que d'autres capitales, comme Paris, Londres et Berlin, ont aussi réduit leurs aides.

"Regarder la vérité en face"

"Les gouvernements des pays riches sont en train d'effectuer les coupes les plus importantes dans l'aide au développement jamais enregistrées depuis 1960", a dénoncé vendredi 27 juin l'ONG Oxfam, inquiète de voir les pays du Sud "dévier tragiquement" de leur "trajectoire" de développement.

Pour les pays concernés, la situation est d'autant plus délicate que l'endettement public a bondi depuis la crise du COVID-19. Selon les Nations unies, celui des moins avancés a ainsi triplé en 15 ans, et 3,3 milliards d'habitants vivent dans des pays dépensant plus pour rembourser leur dette que pour la santé ou l'éducation.

Un membre du Service aérien humanitaire des Nations unies (UNHAS) observe l'atterrissage d'un hélicoptère UNHAS à Dori, au Burkina Faso.
Photo d'archives : AFP/VNA/CVN

"Nous devons regarder la vérité en face : de nombreux engagements restent non tenus", alors que "le monde est confronté à des chocs sismiques rendant les défis financiers plus difficiles à résoudre", a souligné Antonio Guterres, en référence aux nombreux conflits mondiaux. "Dans ce contexte mouvementé, nous ne pouvons laisser s'envoler nos ambitions", a-t-il insisté.

L'"engagement de Séville" invite pour cela à revoir l'architecture financière internationale, en accordant notamment plus de place aux pays du Sud dans les grandes institutions et en exigeant une meilleure coopération contre l'évasion fiscale.

Ce texte de 38 pages, qui sera complété par des annonces unilatérales dans le cadre d'une "plateforme de Séville pour l'action", servira de plan directeur pour le financement du développement au cours des dix prochaines années. De nature politique, il ne sera cependant pas contraignant sur le plan juridique.

Un motif de mécontentement chez les ONG, déjà agacées par ce qu'elles considèrent comme un manque de solidarité des pays les plus riches. "Le Nord global continue de bloquer les réformes. Ce n'est pas du leadership, c'est du déni", a ainsi regretté Mariana Paoli, responsable du plaidoyer chez Christian Aid.

AFP/VNA/CVN

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