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Le procureur général du canton de Genève, Olivier Jornot, lors de la conférence de presse, le 12 décembre à Genève. |
"Nous avons interpellé deux personnes au passeport syrien" et des "des traces d'explosifs ont été retrouvées dans leur voiture", a déclaré le 12 décembre au cours d'une conférence de presse improvisée le procureur général du canton de Genève, Olivier Jornot.
Ces deux personnes, a-t-il ajouté, ont été interpellées le 11 décembre pendant un contrôle de la gendarmerie alertée par "leur comportement" et "leur nationalité", a ajouté le procureur.
Elles n'ont cependant aucun lien a priori avec les personnes recherchées activement depuis le 2 décembre à Genève en raison de leurs liens supposés avec le groupe État islamique, et dont les photos floutées ont été diffusées par la police, tandis qu'une photo les montrant la barbe non taillée, assis en rang, l'index en l'air, et le visage flouté a été reproduite par certains médias.
"Tous les services de police sont en alerte depuis mercredi dernier, ces derniers jours ont été un peu fous", a ajouté M. Jornot.
Les deux hommes ont été mis en détention provisoire avant leur transfert aux mains du ministère public de la Confédération à Berne, compétent pour ce type d'affaires.
"Le seul élément que nous avons est que leur véhicule a servi à transporter à un moment donné des explosifs", a déclaré le procureur. Cela ne signifie pas que les deux hommes ont eux-mêmes transporté des explosifs, a-t-il noté.
Les Syriens, qui ne parlent pas français, ont dit à la justice avoir récemment acheté leur voiture, dont les numéros d'immatriculation n'ont pas été révélés. Ils assurent également être entrés sur le territoire suisse le jour de leur interpellation.
Le procureur n'a cependant pas voulu répondre à une question sur le fait de savoir s'ils disposent éventuellement d'un visa leur permettant de circuler dans l'espace Schengen.
Les traces d'explosifs trouvées dans la voiture n'ont rien à voir avec le type d'explosifs utilisé dans les carrières, a déclaré le magistrat, précisant qu'il n'y avait pas de traces de gaz toxiques.
Intensification des contrôles
Par ailleurs, le magistrat a souligné qu'une perquisition avait eu lieu le soir 10 décembre à Genève, sur la base d'informations données à la police, au domicile d'un Suisse. La police a découvert, a-t-il dit "un impressionnant arsenal, composé de kalachnikovs, de fusils américains M16, une hache, deux pistolets Glock, une trentaine de fusils plus anciens, ainsi qu'un drapeau du IIIe Reich". Il a fait référence à un extrémiste de droite, survivaliste, qui a été interpellé.
Cette affaire, a-t-il dit, n'a aucun lien avec les deux Syriens interpellés le 11 décembre.
Il a noté que la police recevait beaucoup d'informations de la part de la population. Par ailleurs, "les contrôles de routine se sont aussi beaucoup intensifiés, la police met vraiment le paquet". Selon lui, "il y aura sûrement d'autres arrestations, mais cela ne veut pas dire que ce sont des terroristes".
Les autorités suisses ont été informées de l'existence d'une menace terroriste par un service de renseignement étranger, avait fait savoir le 11 décembre la présidente de la Confédération helvétique Simonetta Sommaruga.
À la suite de ces informations, le canton de Genève, directement concerné, a déclenché le niveau 3 (sur 5) d'alerte terroriste.
Ce niveau 3 est toujours en vigueur, et se manifeste notamment par des patrouilles de policiers lourdement armés près des bâtiments jugés sensibles, comme le siège européen de l'ONU, le Palais des Nations et la gare et l'aéroport.
AFP/VNA/CVN