La Belgique se prépare à reporter la sortie du nucléaire

Le gouvernement belge planchait vendredi 18 mars sur une nouvelle "stratégie" énergétique, qui réduirait la dépendance aux hydrocarbures russes sur fond de crise en Ukraine et pourrait acter le renoncement à l'abandon du nucléaire en 2025.

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Les tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Doel près d'Anvers, en Belgique, le 7 janvier.

La promesse d'une sortie progressive du nucléaire est inscrite dans la loi belge depuis 2003, et y renoncer constituerait un revirement pour le parti écologiste (Ecolo-Groen). Il avait réussi à décrocher ce trophée lors de sa première participation à un gouvernement fédéral il y a 19 ans.

Ce même parti, sorti parmi les vainqueurs des élections de 2019, est aujourd'hui associé à la coalition au pouvoir, avec notamment les libéraux et les socialistes. L'accord de gouvernement conclu à l'automne 2020 a réaffirmé cet objectif de fermer progressivement les sept centrales du pays d'ici à 2025.

Mais depuis février, avec l'envolée des prix de l'énergie liée à la guerre en Ukraine, les écologistes ont accepté d'envisager un scénario alternatif qui consiste à maintenir pendant dix ans supplémentaires, jusqu'en 2035, deux gigawatts de capacité soit les deux centrales les moins anciennes du parc.

Cette option, qui oblige à renégocier avec l'exploitant, le groupe français Engie, devait être débattue vendredi 18 mars entre tous les partis de la coalition -sept au total-. La réunion a démarré en fin de matinée, selon une source proche du gouvernement.

"Compte tenu de la forte dépendance aux combustibles fossiles et des tensions géopolitiques rendant les prix très volatils, nous examinons si et dans quelles conditions la capacité nucléaire de 2 GW, plus précisément (les centrales) Doel 4 et/ou Tihange 3, pourrait être prolongée pour une période de 10 ans", indique une note préparatoire de la ministre (Groen) de l'Énergie, Tinne Van der Straeten.

Investissement
dans les énergies propres

Elle rappelle que "plus de 90%" de l'énergie consommée en Belgique provient de l'étranger, et que ce pays de l'UE importe de Russie "30% de son pétrole, 25% de son uranium et jusqu'à 6% de son gaz naturel".

Dans ce contexte de guerre, "tous les pays européens sont en train d'adapter leur stratégie énergétique", a affirmé le Premier ministre Alexander De Croo. Outre la décision attendue sur le nucléaire, le libéral flamand a évoqué jeudi devant les députés un recours accru au renouvelable (éoliennes, panneaux solaires), "la seule forme d'énergie qui année après année devient moins cher".

Pour accélérer le pas vers la neutralité climatique -l'objectif pour 2050- Mme Van der Straeten a proposé un vaste plan d'investissement dans les énergies propres au coût évalué à 8 milliards d'euros sur les trois prochaines années.

Les discussions, qui s'annoncent ardues, pourraient se prolonger jusqu'à tard vendredi 18 mars, voire samedi 19 mars. Les libéraux francophones aimeraient prolonger quatre centrales nucléaires. Ils n'ont pas ménagé leurs critiques sur le recours prévu à des centrales au gaz -jugées polluantes- pour remplacer l'atome.

AFP/VNA/CVN

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