>>Bruxelles en alerte maximale pour le 2e jour après les attentats de Paris
Le minaret de la grande mosquée de Bruxelles, le 3 octobre. |
Le minaret de la grande mosquée de Bruxelles, le 3 octobre. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il y a un problème avec la Grande mosquée de Bruxelles, tout le monde le sait. J'ai pris la décision de retirer la carte de droit de séjour de l'imam de cette mosquée", a déclaré à Bel-RTL le secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration, Theo Francken, issu de la N-VA (nationalistes flamands).
La décision s'inscrit dans le cadre du "combat contre le salafisme", que Theo Francken a présenté comme "une priorité pour le gouvernement" conduit par le libéral francophone Charles Michel.
"On a eu vraiment des signaux très clairs que c'est un homme très radicalisé, salafiste, très conservateur et dangereux pour notre société et notre sécurité nationale", a ajouté M. Francken à propos de l'imam visé.
Il s'agit du "grand imam" de cette mosquée, Abdelhadi Sewif, d'origine égyptienne, a ensuite précisé à l'AFP le cabinet de M. Francken.
M. Sewif s'oppose à la décision, prise en mars 2017, de non renouvellement de sa carte de séjour.
Il a introduit un recours devant le Conseil du contentieux des étrangers, qui devrait l'examiner le 24 octobre, a indiqué par ailleurs une porte-parole de l'Office des étrangers, soulignant que le recours n'était pas suspensif et que l'imam avait en théorie jusqu'à fin mai 2017 pour quitter le territoire.
Mais M. Sewif, présent depuis treize ans en Belgique, se trouvait encore mardi 3 octobre à Bruxelles, d'après la chaîne publique RTBF.
La Grande mosquée de Bruxelles, située dans le parc du Cinquantenaire à proximité des institutions européennes, est un haut lieu de l'islam en Belgique, financé par l'Arabie Saoudite.
Au lendemain des attentats jihadistes de Bruxelles, qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016, l'islam rigoriste qui y est prêché a été critiqué, parfois même décrit comme un terreau du jihadisme belge, ce dont les responsables des lieux se sont toujours défendus.
Au printemps, Mouhameth Galaye Ndiaye, présenté comme l'imam principal, et Jamel Saleh Momenah, alors directeur du Centre islamique et culturel de Belgique qui gère les lieux, avaient été auditionnés par la commission d'enquête parlementaire mise sur pied après les attentats.
Ces auditions avaient eu lieu dans un climat tendu, selon la presse belge, qui parlait alors d'"un gouffre" d'incompréhension entre les deux côtés de la table.
"M. Momenah n'avait pas souhaité témoigner et le parquet avait dû exiger sa venue", a rappelé mardi 3 octobre Thomas Vanwing, le porte-parole du président de la commission Patrick Dewael, joint par l'AFP.
AFP/VNA/CVN