La BCE boucle l'examen des banques avant le coup d'envoi de la supervision unique

La plupart des banques de la zone euro ont passé dimanche 26 octobre avec succès un examen particulièrement rigoureux destiné à restaurer la confiance dans ce secteur-clé de l'économie, à quelques jours du coup d'envoi de la supervision unique européenne sous l'égide de la BCE.

Au final, 25 banques issues de onze pays de la zone euro ont été recalées, leur déficit en fonds propres se montant à quelque 25 milliards d'euros à la date du 31 décembre 2013. Echec relatif cependant puisque 12 ont pris entretemps des mesures pour y remédier, en levant environ 15 milliards d'euros sur les marchés.

Le logo de l'euro devant la BCE à Francfort

"Nous avons fait un gros travail mais ce n'est que le point de départ d'une nouvelle mission", a déclaré la Française Danièle Nouy, maître d'œuvre de cet audit et patronne du futur organe de supervision bancaire, lors d'une conférence de presse à Francfort.

130 établissements ont été passés au crible dans le cadre de cette vaste opération, qui se voulait aussi un test de la capacité de la Banque centrale européenne (BCE) à assumer sa nouvelle mission de supervision, jusque-là du ressort des banques centrales de chaque pays.

"L'examen le plus rude" jamais conduit

Les banques ont été soumises à des exercices de simulation (appelés "tests de résistance") destinés à éprouver leur solidité en cas, par exemple, de "stress" maximum (récession et crise financière, doublée d'une chute des prix de l'immobilier).

"La méthodologie peut et sera critiquée, mais cet examen a été le plus rude pour les banques de la zone euro jusqu'à présent", souligne Christian Schulz, économiste au sein de la banque Berenberg.

L'opération, qui a mobilisé plus de 6.000 personnes, a déjà porté ses fruits : depuis l'été 2013, les établissements européens ont renforcé leurs fonds propres de 200 milliards d'euros pour s'y préparer.

La Commission européenne a salué "un exercice d'une ampleur sans précédent", tandis que le futur commissaire européen à l'Économie, Pierre Moscovici, a jugé que "globalement, le secteur bancaire va mieux". "L'Europe s'est dotée des moyens politiques pour faire face" à une nouvelle crise, a-t-il ajouté lors d'une interview du "Grand Jury" RTL/LCI/Le Figaro.

Même satisfecit de la part de plusieurs dirigeants européens, comme en Espagne, où la grave crise bancaire qu'a connue le pays n'est plus qu'un lointain souvenir. Le chef du gouvernement Mariano Rajoy a ainsi salué la solidité du système financier espagnol, jugeant que cela était "capital pour renforcer la reprise économique espagnole"

L'Italie sur la sellette

Si les banques espagnoles, à l'instar des banques françaises, ont passé haut la main l'examen, l'Italie s'est retrouvée sur la sellette, avec neuf de ses banques recalées, dont la troisème plus grande du pays, Monte dei Paschi di Siena qui va devoir trouver plus de 2 milliards d'euros.

Michel Barnier, le commissaire européen en charge des Services financiers, le 23 septembre à Paris

À l'inverse, la Grèce était soulagée que seule une de ses banques ait véritablement raté les tests, et encore de peu: il s'agit d'Eurobank, qui devra lever 18 millions d'euros pour être en règle.

À l'instar des douze autre recalées, elle aura deux semaines pour présenter à la BCE un plan de recapitalisation et entre six et neuf mois pour le mener à bien. Au total, 9,5 milliards d'euros manquent encore au pot.

Ces tests vont-ils permettre de regagner la confiance des investisseurs, échaudés par de précédents examens qui, notamment en 2011 sous la houlette de l'Autorité bancaire européenne, n'avaient pas détecté les faiblesses de certains établissements en Irlande ou en Espagne?

Raviver le crédit en zone euro

Et encourageant pour la BCE, pour laquelle raviver la confiance dans le système bancaire, qui fournit 80% des crédits en zone euro, est crucial.

"En identifiant les problèmes et les risques, l'opération va aider à réparer les bilans et rendre les banques plus résistantes et robustes. Cela devrait faciliter la distribution du crédit en Europe, ce qui va soutenir la croissance économique", a illustré Vitor Constancio, vice-président de l'institution, lors de la conférence de presse à Francfort.

Pour la Banque centrale, cet exercice était également le moyen d'éviter les mauvaises surprises avant d'endosser le 4 novembre le rôle de superviseur bancaire, dans le cadre de l'union bancaire européenne en cours de constitution.

Ce contrôle des banques sera flanqué d'un mécanisme commun de gestion des crises bancaires et d'un système unifié de protection des économies des épargnants. L'union bancaire doit éviter qu'une crise des banques ne paralyse à nouveau toute l'économie, comme au début de la décennie.

AFP/VNA/CVN

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