Irak
La bataille de Mossoul a fait près de 500.000 déplacés

Près d'un demi-million de personnes ont dû quitter leur foyer à Mossoul depuis le début, il y a six mois, de l'offensive des forces gouvernementales pour reprendre la grande ville du nord de l'Irak au groupe Etat islamique (EI), a indiqué l'ONU lundi 17 avril.

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Une rue en ruines dans la vieille ville de Mossoul le 17 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le nombre de civils fuyant Mossoul est "ahurissant", a affirmé Lise Grande, coordinatrice humanitaire de l'ONU en Irak, dans un communiqué.

Lancée le 17 octobre, la bataille de Mossoul a permis aux troupes gouvernementales de chasser en janvier les jihadistes de la partie Est de leur dernier grand bastion irakien. Mais les combats se concentrent depuis février sur la rive ouest du fleuve Tigre, qui coupe la ville en deux.

"Notre scénario catastrophe, quand les combats ont commencé, était d'un million de civils pouvant fuir Mossoul. Plus de 493.000 personnes ont déjà quitté (la ville), laissant presque tout derrière eux", a ajouté Mme Grande.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait réclamé fin mars, lors d'une visite dans un camp de déplacés près de Mossoul, davantage de solidarité de la part de la communauté internationale, déplorant la faiblesse des ressources disponibles.

Soutenues par une coalition internationale, les forces irakiennes ont réalisé d'importantes avancées dans Mossoul-Ouest depuis deux mois mais la progression dans la vieille ville, un entrelacs de ruelles étroites densément peuplées, s'avère ardue et lente.

L'ONU estime à 500.000 le nombre de civils toujours présents dans les zones contrôlées par l'EI à Mossoul, et a exprimé son inquiétude à leur égard.

La bataille - dans laquelle sont impliqués quelque 30.000 membres de l'armée, la police et le contre-terrorisme - "nous a poussés dans nos limites opérationnelles", a estimé Mme Grande.

Selon la coordinatrice de l'ONU, les combats en cours sur la rive ouest sont plus violents que ceux ayant abouti à la reconquête de la partie orientale le 24 janvier, ce qui peut expliquer la fuite des habitants.

"Familles en danger"

"Il y a davantage de blessures par traumatisme, les maisons sont détruites, les stocks alimentaires diminuent rapidement et les familles sont en grand danger parce qu'il n'y a pas assez d'eau potable", a-t-elle énuméré.

Des Irakiens emportent des sacs, le 17 avril dans une rue de la vieille ville de Mossoul, en Irak. Photo : AFP/VNA/CVN

L'ONU a élargi la capacité de certains camps autour de Mossoul mais les organisations humanitaires pourraient encore avoir à faire face à un exode sans précédent si davantage de civils fuient la ville.

Plus de la moitié de ceux qui ont fui Mossoul et ses environs sont des enfants, ce qui inquiète particulièrement les Nations unies.

"Nous avons vu des enfants avec des signes de détresse psychologique, d'autres ont été blessés dans les combats ou utilisés comme boucliers humains", s'est alarmé le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF).

Et les mauvaises conditions météorologiques compliquent le travail humanitaire, tout comme d'ailleurs l'effort militaire.

Les cinq ponts du Tigre, fleuve qui traverse Mossoul, ont été détruits par des frappes aériennes ou par les jihadistes.

De mauvaises conditions climatologiques, avec des fortes pluies, ont emporté l'un des principaux ponts flottants installés sur le fleuve et contraint les forces de sécurité à en fermer un autre au cours du week-end.

Le Commandement des opérations conjointes, qui coordonne la lutte contre l'EI en Irak, a indiqué que des équipes d'ingénieurs avaient été déployées et espéraient rouvrir les ponts dans les prochains jours.

Près de Mossoul, la traversée à pied d'un pont flottant à proximité de la localité de Hammam al-Alil a été autorisée lundi mais les véhicules étaient toujours bloqués.

À Mossoul-Est, nombre de déplacés sont rentrés chez eux. Mais la vie n'est pas pour autant revenue à la normale, notamment en raison des dommages causés aux principales infrastructures.


AFP/VNA/CVN

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