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Photo : AFP/VNA/CVN |
Le catamaran de 30,5 m de long pour 12,80 m de large est capable de produire son propre hydrogène par électrolyse à partir de l'eau de mer grâce au couplage des énergies renouvelables. La mise à l'eau de ce "Solar Impulse" des mers peu après 13h00 a été effectuée en présence du navigateur Victorien Erussard, originaire de Saint-Malo, un des porteurs du projet avec l'homme d'images et chef d'expédition Jérôme Delafosse.
La palette des moyens de production d'énergie embarqués est impressionnante: 130 m2 de panneaux photovoltaïques, 2 éoliennes à axe vertical, une aile de traction intelligente qui alimenteront deux moteurs électriques convertibles en hydrogénérateurs.
"C’est un bateau électrique, qui transforme l’eau de mer en hydrogène, qui devient un vecteur d’énergie quand on n’a pas assez de soleil, pas assez de vent", a déclaré à l'AFP Victorien Erussard, pour qui ce bateau est "un véritable symbole pour montrer au monde entier qu’il est possible d’utiliser ces technologies d’avenir".
L'idée du projet est née de l'aventure de "Solar Impulse", l'avion solaire expérimenté par le Suisse Bertrand Piccard. Energy Observer, "c’est le Solar Impulse des mers, avec un fort accent made in France, mais c’est aussi la Calypso des temps modernes", a commenté Victorien Erussard.
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Une "odyssée du futur"
Après une série d'étapes en France jusqu'à la fin de l'année, le navire appareillera pour une "odyssée du futur" de six ans, un tour du monde sans émission de CO2, avec "pour objectif de partir à la découverte de solutions pour un futur plus propre", a dit de son côté Jérôme Delafosse, le chef d'expédition.
"Qu’on arrête de caricaturer cet enjeu écologique, c’est aussi un enjeu de modernité", a pour sa part lancé l'écologiste Nicolas Hulot, co-parrain du navire. "Il y en a encore qui pensent que c’est retourner à la lampe à huile. Nous, on voudrait éviter d’y retourner, on aimerait bien s’en extraire de la lampe à pétrole".
"Là, vous avez un exemple absolument merveilleux d’un bateau qui est autonome. Et si ce bateau peut être autonome, à terme une ville, un immeuble, un quartier, un pays pourraient être autonomes, et l’autonomie énergétique, c’est aussi une autonomie politique", a développé Nicolas Hulot, président de la Fondation pour la Nature et l'Homme.
Le navire est un catamaran de course de 24,38 m, construit en 1983 au Canada par l'architecte Nigel Irens sous la supervision du navigateur Mike Birch. Premier voilier à franchir en 1984 la barre symbolique des 500 milles en 24 heures, il a remporté de nombreuses compétitions. Sa transformation en Energy Observer a mobilisé une cinquantaine de personnes depuis 2015.
La mise à l'eau de ce catamaran intervient quelques jours après l'appareillage de Lorient de Race for Water, un navire lui aussi recouvert de panneaux solaires et entièrement autonome en énergie grâce au soleil, au vent et à l'eau. Le navire et son équipage ont quitté le port breton pour une croisade planétaire de cinq ans visant à alerter sur l'urgence de préserver les océans de la pollution par les plastiques.
AFP/VNA/CVN