>>Russie : mise en faillite de quatre nouvelles banques
>>La banque centrale russe relève son taux directeur à 17% contre 10,5%
La présidente de la banque centrale russe, Elvira Nabiullina, le 1er juin à Saint Pétersbourg. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Neuvième banque du pays par les actifs sur près de 600, Promsviazbank compte plus de 2,7 millions de clients, dont de nombreuses entreprises, et est présente dans toute la Russie.
Les mesures annoncées vendredi 15 décembre visent à "renforcer sa stabilité financière" et "assurer la continuité de son fonctionnement" et elles prévoient "la participation de la Banque de Russie comme investisseur avec l'utilisation du fonds de consolidation du secteur bancaire", a expliqué le régulateur dans un communiqué.
Créée en 1995 à Moscou pour servir un opérateur téléphonique, Promsviazbank s'est depuis considérablement développée, aussi bien auprès des entreprises que des particuliers.
Après Otkrytié en août et Binbank en septembre, il s'agit du troisième gros établissement sauvé à l'aide de ce mécanisme créé récemment pour redresser, via une entrée directe au capital, les banques en difficultés trop grosses pour être placées en faillite sans risque d'effet domino dans le système financier et l'économie.
Selon le journal Vedomosti, la Banque de Russie estimait les besoins en capitaux de Promsviazbank à 100 milliards de roubles (1,4 milliard d'euros), une somme impossible à trouver pour ses propriétaires.
La Banque de Russie n'a pas hésité ces dernières années à fermer plusieurs centaines d'établissements pour assainir le secteur mais se trouve face à un choix plus difficile quand il s'agit d'acteurs clés du système.
La récession qui a frappé la Russie en 2015 et 2016 a aggravé la situation en empêchant de nombreux emprunteurs de rembourser les crédits accordés généreusement lors des années de croissance économique, d'autant que les taux d'intérêt se sont envolés.
Dans ce contexte, certaines grosses banques privées se sont montrées gourmandes dans leurs acquisitions, reprenant des concurrents en difficultés pour tenter de concurrencer les géants publics du secteur. Elles payent désormais ces choix risqués en se retrouvant en situation précaire à leur tour.