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Le marché d'intérêt national de Rungis, près de Paris, où les grévistes de l'énergie ont organisé des coupures de production |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Après plusieurs réunions depuis novembre, un ultime rendez-vous de négociations se tenait ce jeudi matin 14 décembre. La CGT, première organisation syndicale du secteur, avait appelé à cette occasion les salariés des industries électriques et gazières (IEG, 160 entreprises et près de 142.000 salariés) à une nouvelle journée d'action pour la hausse du pouvoir d'achat, entraînant des coupures ciblées.
La réunion a permis de trouver un accord pour la compensation de la hausse de la CSG de 1,7 point au 1er janvier. Il a été signé par la CFDT, la CFE-CGC, FO et la CFTC, mais pas par la CGT.
Outre la suppression de la contribution de solidarité (0,9%) versée par les salariés de ce secteur à statut, comme les fonctionnaires, cette compensation passera par une revalorisation de la grille salariale de branche. Celle-ci sera finalement de 1% en 2018 (en deux temps, 1er janvier et 1er juillet). Auparavant, les employeurs proposaient d'augmenter la grille d'environ 0,8% sur deux à trois ans.
Une "avancée", a estimé Vincent Rodet (CFDT), la hausse de la CSG étant ainsi "compensée sans ambiguïté".
L'État devrait accorder en 2018 aux employeurs une exonération de 0,8% sur les cotisations patronales de sécurité sociale pour couvrir la mesure.
Sur les salaires, après le gel de l'an dernier, les employeurs sont restés en revanche sur une hausse collective de 0,2%, jugée insuffisante par tous les syndicats dont aucun n'a signé l'accord proposé, pour la sixième année de suite.
"Les employeurs font le choix de la politique de la terre brûlée", s'est indignée la CGT, qui demandait au total 2,8% de hausse pour compenser la CSG et l'inflation (1,1%). Le syndicat a d'ores et déjà déposé un nouveau préavis de grève du 20 décembre au 31 janvier.
Le mouvement jeudi 14 décembre s'est traduit selon la CGT par "plus de 7.000 mégawatts de production à l’arrêt, des postes électriques occupés et des coupures ciblées", notamment sur le marché d'intérêt national de Rungis, à l'aéroport d'Orly, à Bordeaux et Lyon.
Dans le Sud-Ouest, selon un porte-parole d'Enedis, ces coupures ont touché l'agglomération de Périgueux où, hasard du calendrier, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez devait venir rencontrer des cheminots. Dans l'agglomération de Dax, des zones commerciales et 13.000 foyers ont été privés de courant dans la matinée.
Un nouvel accord sur les droits familiaux, après deux ans de négociations, a par ailleurs été signé par la CGT, la CFE-CGC, la CFDT et la CFTC, montrant que "les partenaires sociaux peuvent rénover eux-mêmes le statut", s'est félicité M. Rodet (CFDT).
Selon la CFDT, cet accord comporte des mesures "innovantes, notamment pour les aidants familiaux", et "prend en compte les évolutions sociétales" en pérennisant des droits pour les mères et en les étendant aux pères. Pour FO, non-signataire, "le compte n’y est pas".