La banque centrale des États-Unis reprend ses mesures de soutien à l'économie

La banque centrale des États-Unis (Fed) a annoncé le 10 août une reprise de certaines mesures de soutien à l'économie, tout en constatant que le rythme de la reprise avait "ralenti ces derniers mois".

Confrontée à une croissance trop faible pour créer des emplois en nombre suffisant, et à une courbe des prix qui s'infléchit, la Fed a maintenu comme prévu son taux d'intérêt directeur proche de zéro, et sa prévision de le laisser à ce niveau encore longtemps. "Le rythme de la reprise de l'activité et de l'emploi a ralenti ces derniers mois", a estimé la Fed dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion de politique monétaire. C'est une appréciation beaucoup moins optimiste que fin juin, quand elle écrivait : "la reprise économique se poursuit" et "le marché du travail s'améliore progressivement".

La Fed a abaissé ses prévisions de croissance, puisqu'elle la qualifie désormais de "probablement plus modeste à court terme qu'anticipé".

Ces prévisions doivent être rendues publiques dans environ 3 semaines. "La Fed ne semble pas considérer le récent ralentissement de l'activité comme un simple petit nid-de-poule sur la route de la reprise", s'est inquiété Michael Gapen, de Barclays.

Contrairement à ce qu'elle avait fait en juin, elle n'a plus cité les tensions financières venues de l'étranger, mais toujours la même litanie de problèmes pour la première économie mondiale : chômage, prudence des employeurs, crédit limité, faiblesse des prix de l'immobilier et de la construction...

Ce ralentissement n'a pas justifié pour elle de mesures spectaculaires comme celles prises entre l'automne 2008 et la mi-2009. Plutôt que de se lancer dans un nouveau cycle de relance monétaire, la Fed a préféré réactiver un dispositif de mesures interrompues entre l'automne et le printemps pour relancer le crédit. "Les responsables de la politique monétaire nationale ont pris la voie médiane entre ne rien faire et accroître l'assouplissement quantitatif", a expliqué Steven Ricchiuto, de Mizuho Securities.

La Fed a donc choisi une solution de relance a minima : celle de faire légèrement reprendre la planche à billet pour éviter que la masse monétaire se contracte.

La politique d'assouplissement quantitatif consiste en effet à créer de la monnaie en achetant des titres financiers aux banques, dans l'espoir que celles-ci prêteront à leur tour cet argent et que l'activité économique décollera.

Concrètement, la Fed a décidé qu'à chaque fois que des titres liés à l'immobilier (comme de la dette des organismes parapublics Fannie Mae et Freddie Mac) qu'elle détenait allaient parvenir à maturité, elle allait réinvestir le montant récolté en achetant des titres de dette de l'État fédéral (bons du Trésor).

Cette mesure lui permettra de globalement maintenir égal le niveau des titres qu'elle détient. Mais elle la rendra peu à peu moins prépondérante dans le secteur du financement de l'immobilier, en faveur de la dette publique.

Les analystes trouvaient peu ambitieuse cette décision qui n'a pas même pas fait l'unanimité au sein du Comité de politique monétaire. Pour Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, même si la Fed réinjectait des sommes gigantesques dans le système bancaire, celui-ci a déjà "les fonds pour prêter mais les établissements sont soit réticents soit incapables de trouver de nombreux prêts intéressants".

AFP/VNA/CVN

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