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L'entraîneur du PSG, Thomas Tuchel, lors du match perdu à Lens, le 10 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'entraîneur parisien Thomas Tuchel avait prévenu : "Qu'on n'attende pas trop de nous". Avec cette défaite d'entrée chez le promu, la prudence était justifiée.
En l'absence de sept cadres touchés par le Covid-19, l'Allemand avait titularisé trois jeunes, les "titis" Arnaud Kalimuendo et Kays Ruiz et le gardien Marcin Bulka.
Et c'est le gardien polonais, le seul à avoir déjà joué un match en Ligue 1, qui a provoqué cette défaite. Une relance à l'heure de jeu dans les pieds de l'attaquant lensois Ignatius Ganago (58e), qui a fait exulter les 3.800 spectateurs de Bollaert, qui en semblaient bien davantage malgré les mesures sanitaires limitant l'affluence dans le stade.
Ganago, qui avait déjà trouvé le poteau en première période (17e), a même manqué de doubler la mise dans la foulée, d'une tête plongeante un tantinet trop courte (63e).
Avec un joli milieu Verratti-Gueye-Herrera et les montées de Layvin Kurzawa, les Parisiens ont pourtant fait preuve d'une domination écrasante dans la possession (78% en première période).
Précis dans les passes, les triples champions de France en titre ont cherché la faille, sans succès, cherchant à fatiguer les Nordistes en vue de la seconde période.
Paris pas d'attaque
À cette équipe bis alignée, il manquait certes le gardien titulaire Keylor Navas, mais aussi les vedettes en attaque Neymar, Mbappé, Icardi et Di Maria.
Car ni Pablo Sarabia, ni les deux absolus néophytes en L1 Kalimuendo et Ruiz (18 ans tous les deux), n'ont été dangereux.
Un chouïa individualistes, les deux "titis" n'ont pas cadré leurs occasions, malgré quelques jolies tentatives de Ruiz (21e, 42e) et un face-à-face raté de Kalimuendo en première période.
Seul Layvin Kurzawa a été volontariste, mais il a manqué de précision.
"Cela n'a pas été possible pour nous de nous créer des occasions, (et) malheureusement c'est nous qui avons fait l'erreur décisive", a déploré Thomas Tuchel.
Et passée l'ouverture du score de Ganago, les vice-champions d'Europe ont perdu pied.
"Après ce but, on a perdu un peu notre rythme", a noté Tuchel. "On a vu aussi que nous étions fatigués après un match intense, après 70, 75 minutes", a-t-il dit, alors que ses joueurs ont repris l'entraînement il y a moins d'une semaine.
Bollaert en fusion
Les Lensois exultent après le but de Ganago contre le PSG, le 10 septembre à Bollaert. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au contraire, les Lensois, poussés par un Bollaert à 90% vide mais en feu, se sont senti pousser des ailes et se sont créé de nouvelles occasions.
Sotoca a ainsi manqué une tête à bout portant (79e) sur un coup franc de Corentin Jean.
Les supporters Sang et Or, qui retrouvaient la Ligue 1 dans leur antre après neuf ans, peuvent exulter.
"Je suis fier des joueurs, c'est une évidence ! On ne peut être que fier de ce groupe. Je suis fier du public", a salué l'entraîneur lensois Franck Haise.
D'autant qu'il n'avait pas jeté toutes ses forces dans la bataille, à trois jours d'un déplacement chez l'autre promu, Lorient, peut-être crucial en fin de saison pour le maintien.
L'attaquant Florian Sotoca n'est entré qu'en seconde période, tout comme l'habituel capitaine, le teigneux Yannick Cahuzac, qui a laissé le brassard au gardien Jean-Louis Leca. Le portier s'offre le deuxième scalp du PSG dans sa carrière, après un retentissant 4-2 en 2015 avec Bastia.
"Le cœur de Bollaert ne bat pas ce soir mais celui de vos supporters plus que jamais", prêchait une banderole installée dans la partie basse de la tribune Marek, repaire habituel des ultras lensois, totalement vide jeudi soir 10 septembre.
Dans un stade en fusion qui a entonné dans les dernières minutes "Les Corons" comme à guichets fermés, le message est passé comme une lettre à la poste.
AFP/VNA/CVN