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La judoka française Shirine Boukli (en blanc) en finale du Championnat d'Europe contre la Serbe Andrea Stojadinov, à Prague, le 19 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En un an, Boukli est passée d'un statut de promesse, vice-championne d'Europe et du monde junior 2019, à une des meilleures judokas de sa catégorie en senior.
Sur les tatamis tchèques, la jeune Française de 21 ans a expédié la Serbe Andrea Stojadinov en seulement quarante secondes en finale, par ippon après un étranglement au sol. En quarts de finale, elle était venue à bout de la N°1 mondiale des -48 kg, la Kosovare Distria Krasniqi, au golden score (la prolongation après les quatre minutes réglementaires de combat, ndlr).
"La finale est allée assez vite, du coup j'étais super contente, super émue, mais je ne réalise pas que je suis championne d'Europe, c'est fou", sourit tranquillement Boukli.
La Gardoise avait déjà posé les premiers jalons de sa rapide ascension dans la cour des grands début 2020, avant le confinement et la longue interruption des compétitions, en enchaînant une finale au Grand Prix de Tel Aviv en janvier, une demi-finale au Grand Slam de Paris début février, et une victoire à celui de Düsseldorf fin février. À Paris, elle avait même tenu tête pendant plus de huit minutes à la double championne du monde en titre de la catégorie, l'Ukrainienne Daria Bilodid, absente à Prague.
Boukli "croit à fond" aux JO
Si bien que Boukli relance complètement la course avec sa partenaire d'entraînement Mélanie Clément (28 ans) pour la qualification olympique en -48 kg pour les Jeux de Tokyo, reportés d'un an en raison de la pandémie de COVID-19.
Clément, victime d'une entorse à un genou début novembre et d'une fracture d'une côte encore plus récemment, s'est elle classée au pied du podium jeudi, successivement battue en demi-finale, par Stojadinov, et dans son combat pour une troisième place, par Krasniqi.
Souvent placée (7e aux Mondiaux-2017 et 5e aux Mondiaux-2019, 5e aux Euro-2018 et 2020, 7e à l'Euro-2019) mais encore jamais montée sur le podium en championnat international, celle qui est la leader tricolore de la catégorie depuis le début de l'olympiade menant à Tokyo voit Boukli fondre sur elle.
Sarah-Léonie Cysique en bronze après sa victoire sur la Bulgare Ivelina Ilieva en finale du Championnat d'Europe, à Belgrade, le 19 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les résultats que j'ai eus en début d'année m'ont fait de plus en plus penser aux JO. Je sais que j'ai ma chance, j'espère que j'ai ma place, je me donne à fond, je n'ai rien à perdre, j'ai tout à gagner", lance Boukli.
"J'y crois vraiment, j'y crois à fond, je sais que c'est possible, et ce titre me donne encore plus envie, je vais aller chercher ma place pour les JO", insiste la jeune judoka, qui ne s'est pas laissée déstabilisée par le confinement du printemps et en est ressortie plus forte physiquement.
"Acharnée et rigoureuse"
"Elle est très travailleuse, très demandeuse, elle veut toujours bosser, progresser. Elle a la tête sur les épaules, et en plus, c'est une tueuse", décrit Kilian Le Blouch, un de ses entraîneurs en club, mais aussi coéquipier en équipe de France, lui médaillé de bronze en -66 kg jeudi 19 novembre, à 31 ans.
"Après le confinement, elle avait amélioré quasiment toutes ses perfs en préparation physique, et on sait combien à très haut niveau, c'est compliqué d'aller gagner 5 ou 10%. Elle, elle a réussi à le faire, en période de confinement, avec du petit matériel, parce qu'elle est acharnée et rigoureuse", illustre-t-il.
Comme Boukli et Le Blouch, une autre judoka française est montée sur son tout premier podium international au premier jour de la compétition tchèque, elle sur la troisième marche : la jeune Sarah-Léonie Cysique en -57 kg (22 ans).
Initialement programmés début mai, ces Championnats d'Europe ont été reportés trois fois, à mi-juin, début novembre, puis à la fin de ce mois, et se déroulent à huis clos, sous l'effet de la pandémie de nouveau coronavirus.
AFP/VNA/CVN