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Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, le 17 janvier à Berlin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les Autrichiens ont aussi été des acteurs et ont été associés aux crimes atroces de la Shoah", a-t-il tweeté. "Nous portons une responsabilité historique particulière, que le nouveau gouvernement reconnaît clairement".
Ce rappel intervient alors que l'Autriche, annexée par le Troisième Reich en mars 1938, s'est longtemps considérée comme la "première victime du nazisme". En réalité, le pays avait accueilli avec enthousiasme l'Anschluss d'Adolf Hitler, un Autrichien de naissance, et avait été pleinement intégré à l'appareil militaire et répressif nazi.
Les propos de M. Kurz, qui a formé en décembre un gouvernement en coalition avec le parti d'extrême droite FPÖ, s'inscrivent également un contexte de multiplication des incidents en lien avec l'antisémitisme et le nazisme en Autriche.
Le parquet a ainsi mis en examen cette semaine quatre membres d'une corporation pangermaniste, Germania, après la révélation de l'existence d'un corpus de chants nazis au sein de leur cellule locale.
Un de ces chants comporte notamment la strophe "mettez les gaz, vieux Germains, on peut arriver au 7 millions", une allusion aux 6 millions de juifs assassinés sous le Troisième Reich.
La révélation de l'existence de ce livre de chant a provoqué une vague d'indignation dans le pays, d'autant plus vive que la cellule concernée compte parmi ses dirigeants la tête de liste FPÖ à des élections régionales prévues en Basse-Autriche dimanche 28 janvier, Udo Landbauer.
"Les récents incidents au sein du FPÖ rappellent que la Journée internationale de commémoration de l'Holocauste n'a rien perdu de sa signification", a relevé l'ex-chancelier Christian Kern, patron du Parti social-démocrate (opposition).
Le président de la République, Alexander Van der Bellen, a appelé samedi 27 janvier M. Landbauer à retirer sa candidature, jugeant inacceptable le fait de "tourner en ridicule la gazage de millions de juifs à Auschwitz".
Figure montante du FPÖ, Udo Landbauer, 31 ans, a exclu tout retrait, assurant n'avoir "pas été au courant" de l'existence de ce livre de chants.
La dirigeante sortante de Basse-Autriche Johanna Mikl-Leitner (ÖVP), large favorite du scrutin, a pour sa part annoncé qu'elle excluait toute coalition avec lui, dénonçant toute approche "insouciante de l'antisémitisme et de notre histoire".
Le vice-chancelier Heinz-Christian Strache, patron du FPÖ et lui-même membre d'une corporation pangermaniste, avait condamné vendredi 26 janvier "toute forme d'antisémitisme" à l'ouverture du Bal des corporations, un rendez-vous prisé des figures d'extrême droite européennes, auquel ce parti convie chaque année à Vienne.
Créée par l'ONU en 2005, la Journée internationale à la mémoire des victimes de l’Holocauste est célébrée chaque année le 27 janvier, date de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz en 1945.
La Communauté juive d'Autriche a boycotté la cérémonie officielle de commémoration au parlement, ne souhaitant pas rencontrer des dirigeants du FPÖ, un parti créée par d'anciens nazis.
AFP/VNA/CVN