>>L'essence grimpe au-dessus de cinq dollars le gallon aux États-Unis
>>L'inflation repart de plus belle en mai aux États-Unis
Le président américain Joe Biden annonce la suspension temporaire de la taxe fédérale sur l'essence, le 22 juin à la Maison-Blanche. |
"En suspendant pendant 90 jours la taxe fédérale sur l'essence de 18 cents (par gallon, soit 3,78 litres), nous pouvons faire baisser le prix et soulager un peu les familles", a dit le président américain mercredi 22 juin à la Maison-Blanche, en demandant au Congrès d'adopter ce geste fiscal, dont l'efficacité est d'ores et déjà contestée.
"Je sais bien que cette suspension de taxe ne va pas à elle seule résoudre le problème, mais cela va donner (...) un peu d'air" aux ménages, a-t-il ajouté.
Le démocrate de 79 ans, dont la popularité est plombée par la flambée de tous les prix et en particulier par celle de l'essence, poste budgétaire très important pour les Américains, a appelé les distributeurs à répercuter "le moindre penny" de cette baisse de taxe.
"Ce n'est pas le moment d'en tirer profit", a-t-il mis en garde, s'exprimant devant de grands panneaux vidéos.
Joe Biden voudrait que les États américains embrayent et suppriment eux aussi leurs taxes sur l'essence, qui sont de 30 cents par gallon en moyenne, ou à défaut trouvent des mécanismes de compensation.
Le prix moyen du gallon d'essence atteint désormais le niveau record de 5 USD aux États-Unis (4,968 USD mercredi 22 juin), contre quelque 3 USD il y a un an.
Le président démocrate a aussi appelé les géants des hydrocarbures, avec lesquels il entretient des relations tendues, à augmenter leurs capacités de raffinage, mais aussi à suivre les fluctuations des cours de l'or noir à la baisse, pas seulement à la hausse.
L'effort conjugué du Congrès, des États et des raffineries "pourrait faire baisser le prix à la pompe d'un dollar le gallon voire plus", a estimé Joe Biden.
La suspension de la taxe fédérale de 18 cents, ainsi que celle de 24 cents par gallon de gazole, devrait coûter quelque 10 milliards d'USD au fonds d'infrastructures des autoroutes, habituellement financé par ces prélèvements.
L'administration assure pouvoir compenser le manque à gagner.
Mesure "gadget"
Des automobilistes à une station-service, le 14 juin à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette suspension de taxe a été critiquée avant même son annonce, y compris dans la famille politique du président.
L'influente patronne du camp démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait rejeté la semaine dernière une telle idée, qui relève selon elle du "show-biz".
Les médias ont aussi exhumé des déclarations en 2008 de Barack Obama : le futur président, sur fond déjà de hausse des prix du carburant, s'était publiquement opposé à une suspension de taxe, parlant d'une mesure "gadget".
Un certain nombre d'experts ont également exprimé leur scepticisme, face à une annonce qui ne règle en rien le problème de fond : celui d'une très forte demande face à une offre contrainte.