Joaillerie : la marque des gemmes vietnamiennes ne brille pas encore

Féerie des pierres fines, feux du rubis, éclat de la topaze : l'industrie de la joaillerie du Vietnam brille par la réserve nationale de pierres précieuses, mais pas encore par une marque scintillante du même nom.

Nombre de gisements de pierres précieuses ont été découverts après le premier, en 1987 à Luc Yên (province de Yên Bai, Nord du Vietnam). "Rares sont les pays dans le monde qui possèdent une réserve de pierres fines et précieuses aussi importante que celle du Vietnam", estime le professeur Phan Truong Thi, directeur de l'Institut de gemmologie et de joaillerie du Vietnam. Ce n'est point exagéré : les gisements sont disséminés dans tout le pays, notamment à Luc Yên (province de Yên Bai, Nord), Quy Hop (Nghê An, Centre), Di Linh (Lâm Dông, sur les hauts plateaux du Centre), Thanh Hoa et Lào Cai (Nord), Kon Tum (hauts plateaux du Centre).

Des gisements qui recèlent des surprises, dont 3 rubis désormais préservés comme les " trésors nationaux ". Le plus grand, L'Étoile du Vietnam - 1, pèse plus de 10.000 carats (équivalent à 2,1 kg), suivi de l'Étoile du Vietnam - 2. Propriété de la compagnie Thân châu Ngoc Viêt, le troisième, Thân châu Bao Vât (Génie-Joyau), fait 9.000 carats. Ces 3 joyaux sont d'une parfaite pureté et font des envieux. " Actuellement, le monde n'a répertorié aucun rubis de cette taille et de cette qualité", fait-il savoir.

Une histoire de glamour et de gemmes

L'industrie du traitement et de la taille des pierres précieuses est prometteuse au Vietnam, indique Dao Trong Cuong, directeur général de la compagnie Thân châu Ngoc Viêt, spécialisée dans la création de peintures incrustées de pierres précieuses.

"Les pierres précieuses exploitées au Vietnam sont généralement de bonne qualité", affirme Dao Trong Cuong. "L'extraction aujourd'hui encore est artisanale mais efficace. En 3 jours de travail, une équipe de 100 personnes peut +extraire+ environ 20 kg de poudre de rubis ", précise-t-il.

Les produits de Thân Châu Ngoc Viêt s'inspirent des paysages naturels, des fleurs, des sites historiques, des scènes de la vie, des estampes populaires de Dông Hô ou encore des oeuvres picturales mondialement renommées. "Nombreux sont les clients étrangers qui nous ont passé des commandes", fait-il savoir.

Des peintures serties de gemmes étincellantes ornant des hôtels de luxe aux portraits en pierres précieuses des dirigeants des économies membres de l'APEC à eux offerts lors du 14e sommet de l'APEC de novembre 2006 à Hanoi, les œuvres d'art signées Thân châu Ngoc Viêt suscitent l'émotion et forcent l'admiration des amateurs comme des experts vietnamiens et internationaux. "Une grande surprise pour nous. Quel magnifique et original portrait dans lequel je vois tant la virtuosité des artistes que les profonds sentiments des amis vietnamiens", a souligné le président de la Corée du Sud, Roh Moo -hyun, dans une lettre de remerciement adressée à la compagnie Thân châu Ngoc Viêt. Le Premier ministre malaisien Abdullah Ahmad Badawi s'est lui félicité du "niveau artistique élevé" des "œuvres uniques" au monde, dont son propre portrait en gemmes fabriqué par Thân châu Ngoc Viêt. Il avait fallu 200 jours de travail des peintres et artisans, et 1.520 kg de pierres fines et précieuses de 30 variétés pour réaliser ces portraits, selon Dao Trong Cuong.

Le blues du joaillier vietnamien

Malgré leur réserve et leur qualité, la marque des pierres précieuses vietnamiennes ne brille pas encore sur le marché international. Pendant les années 1990, le marché de la joaillerie au Vietnam avait attiré quelque 1.000 joailliers professionnels. Il n'en reste aujourd'hui que 5%, selon des experts. L'absence ou la présence timide des acteurs vietnamiens dans les organisations internationales telles que l'Association Internationale des pierres précieuses de couleur (ICA) ou la Confédération Internationale de la Bijouterie, Joaillerie et Orfèvrerie (CIBJO) ne favorisent pas leurs transactions internationales. Faute d'une expertise compétente, les pierres de grande valeur du Vietnam sont souvent sous-estimées sur le marché étranger, notamment lors des ventes aux enchères.

Selon l'Institut de gemmologie et de joaillerie du Vietnam, la solution réside notamment dans l'élaboration d'une loi sur l'extraction, la commercialisation et la gestion des pierres précieuses, l'adhésion du pays à la CIBJO, l'organisation régulière de ventes aux enchères comme de foires-expos de joaillerie. Sans oublier l'encouragement des entreprises d'extraction et de fabrication de ces produits scintillants et fantasmagoriques.

Nghia Dàn/CVN

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