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Renaud Lavillenie, poche de glace sur sa cheville droite, avant la finale du concours de saut à la perche aux Jeux de Tokyo, le 3 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À l'issue d'une journée marquée par le sensationnel record du monde du Norvégien Karsten Warholm sur 400m haies (45 sec 95) et le doublé de la Jamaïcaine Elaine Thompson, déjà reine du 100m, sur 200m, les Bleus, qui n'avaient déjà pas beaucoup de certitudes en arrivant au Japon, ont sombré et sont désormais tout proches de connaître un véritable fiasco, cinq ans après les six podiums ramenés de Rio.
Les ultimes espoirs tricolores sur la piste reposent maintenant sur les larges épaules du recordman du monde du décathlon Kevin Mayer, en lice à partir de mercredi 4 août et érigé en sauveur de la patrie en danger, sans oublier Quentin Bigot en finale du marteau, lui aussi mercredi 4 août. Sur la route, Yohann Diniz tentera lui de finir sa carrière en beauté vendredi 6 août sur l'imprévisible 50 km marche.
Il faudra un sans-faute de leur part pour sauver les meubles mais, quoi qu'il arrive, l'athlétisme français quittera Tokyo sur un bilan très inquiétant, à trois ans des JO de Paris.
Avant les grands débuts de Mayer, le clan tricolore attendait énormément de Renaud Lavillenie. Le champion olympique 2012 de la perche, victime d'une entorse de la cheville gauche il y a trois semaines et toujours handicapé, avait arraché sa qualification samedi 31 juillet dans la douleur mais il comptait sur son expérience et les trois jours de repos avant la finale pour s'inviter une troisième fois sur le podium aux JO. Or c'est un nouveau scénario noir qu'a connu l'ex-recordman du monde.
Décidément maudit, Lavillenie s'est blessé à l'échauffement, cette fois à la cheville droite, anéantissant d'entrée toute perspective de médaille. Il est certes parvenu, en serrant les dents, à franchir une barre à 5,70m à son premier essai mais c'est les larmes aux yeux qu'il a quitté le sautoir.
Issue cruelle
Alexandra Tavernier lors du concours de lancer du marteau à Tokyo, le 3 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Français de 34 ans s'est tout de même accroché, en étant notamment réconforté par son jeune complice Armand Duplantis, vainqueur pour la première fois aux Jeux Olympiques (6,02m). Après avoir fait l'impasse à 5,80m, il a tenté le tout pour le tout à 5,87m sans même parvenir à prendre son envol avant de passer directement à la barre suivante (5,92m). Mais il n'y a pas eu de miracle pour le Clermontois.
L'issue de ces JO est très cruelle pour le Français, revenu en début d'année à son meilleur niveau après plusieurs saisons perturbées par des pépins physiques. Il avait ainsi retrouvé cet hiver en salle des hauteurs plus dignes de son standing, dépassant les 6m pour la première fois depuis mars 2016 (6,06m, le 27 février) avant d'être stoppé dans son élan par une blessure au mollet et de déclarer forfait pour les Championnats d'Europe indoor à Torun.
Après six semaines de pause, il avait plutôt bien entamé la préparation pour les JO et avait débarqué à Tokyo avec la 2e meilleure performance mondiale de 2021 (5,92m). Mais son corps l'a de nouveau trahi au plus mauvais moment.
Lavillenie au tapis, les Français auraient pu miser sur Alexandra Tavernier pour signer un premier podium. Mais la vice-championne d'Europe du marteau a pris la pire place, la 4e (74,41m), d'un concours remporté par la Polonaise Anita Wlodarczyk, qui a décroché un 3e titre olympique (78,48m).
Pour ne rien arranger, Wilhem Belocian a mordu la poussière dès les séries du 110m haies. Cinq ans après son faux-départ au même stade aux Jeux de Rio, le Français est encore sorti par la petite porte, ne terminant pas la course après avoir tapé une haie et quittant le stade en larmes.
Une énorme désillusion pour le hurdleur, dominateur chez les jeunes (champion du monde et recordman du monde junior en 2014) et qui avait enfin pris ses aises chez les grands cette année en améliorant son chrono personnel (13 sec 15) après avoir gagné son premier grand titre international à l'Euro en salle.
AFP/VNA/CVN