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La Néerlandaise Sifan Hassan victorieuse du 5.000m des Jeux de Tokyo, le 2 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce premier titre aux JO en appellera-t-il d'autres ? Le feuilleton Hassan n'a pas fini de tenir en haleine durant ces JO tant l'entreprise paraît folle et improbable. Mais rien ne semble pouvoir arrêter pour le moment la coureuse de 28 ans.
Ni la colonie kényane emmenée par Helen Obiri, ni les Éthiopiennes et leur leader Gudaf Tsegay, ni même la piste quelque peu détrempée après les énormes averses déversées peu avant le départ de la course n'ont eu raison de la supériorité insolente de Hassan, qui a écœuré toutes ses rivales dans un ultime tour avalé telle une fusée.
La Néerlandaise s'est finalement imposée en 14 min 36 sec 79 devant Obiri, double championne du monde de la distance mais incapable de suivre le rythme infernal imprimé par la Néerlandaise dans les derniers mètres (14 min 38 sec 36).
Hassan n'en était pourtant pas à son premier fait d'armes de la journée. La médaillée d'or mondiale sur 1.500m et 10.000m en 2019 avait dans la matinée réussi le tour de force de remporter sa série du 1.500m malgré une grosse chute dans le dernier tour.
Tombée lourdement sur la piste et largement distancée, elle s'était immédiatement relevée pour dépasser une à une toutes ses adversaires avant de franchir la ligne en vainqueur (4 min 05 sec 17). Une démonstration qui ne l'a pas empêchée de régner quelques heures plus tard sur le 5.000m.
"J'ai l'impression de sortir d'un cauchemar, tout était dramatique aujourd’hui, a-t-elle lâché. Je suis venue ici confiante pour gagner trois médailles d'or, après avoir travaillé dur. Puis quand je suis tombée, je me suis dit que la vie n'allait pas toujours dans mon sens. Après la course j'avais l'impression d'avoir bu 20 tasses de café, je n'arrivais pas à me calmer, même après une douche. J'étais surexcitée. Mais ensuite quand est venue l'heure du 5.000m, j'étais très fatiguée, j'avais mal à plusieurs endroits. Je ne sais pas d'où j’ai sorti cette énergie pour gagner."
Programme d'enfer
Cette première victoire dans la poche, l'infatigable Hassan aura tout juste une journée pour souffler avant d'enchaîner avec les demi-finales du 1.500m dès mercredi 4 août. En cas de qualification, elle devra revenir sur la piste du stade olympique pour la finale prévue vendredi 6 août avant celle du 10.000m le lendemain.
Un programme d'enfer qui, en cas de succès, ne ferait que raviver les doutes et les soupçons autour de la coureuse d'origine éthiopienne dont le sulfureux mentor, l'entraîneur américain Alberto Salazar, a été suspendu quatre ans pour "incitation au dopage" en 2019. Même si elle n'a jamais été mêlée à une affaire.
Loin des polémiques, le Maroc a lui enfin trouvé un successeur au roi Hicham El Guerrouj.
Cela faisait 17 ans que le pays attendait un champion olympique et c'est Soufiane El Bakkali qui a mis un terme à cette longue disette en gagnant sans discussion le 3.000 m steeple (8 min 08 sec 90), mettant fin à la suprématie kényane depuis 1984.
Le Cubain Juan Miguel Echevarria lors du concours du saut en longueur à Tokyo, le 2 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans la matinée, la finale de la longueur a été beaucoup plus mouvementée et s'est dénouée au dernier essai.
Le Cubain Juan Miguel Echevarria, qui pensait avoir fait le plus dur avec un saut à 8,41m, s'est fait coiffer in extremis par le Grec Miltiadis Tentoglou, auteur d'un bond similaire mais finalement victorieux au bénéfice de sa deuxième meilleure tentative (8,15m contre 8,09m pour Echevarria).
Il s'agit d'une grosse désillusion pour Echevarria, grand espoir de la discipline (22 ans), qui n'a pas encore décroché de titre dans un championnat majeur en plein air.
Le 100m haies a été moins épique avec le succès annoncé de la Portoricaine Jasmine Camacho-Quinn (12 sec 36), 24 heures après avoir signé en demi-finales la sixième performance de l'histoire (12 sec 26), à six centièmes du record du monde de l'Américaine Kendra Harrison, qui a terminé deuxième.
AFP/VNA/CVN