Le Japon est le troisième grand pays industrialisé, après l'Allemagne et la France, a annoncé son retour à la croissance sur le trimestre d'avril à juin. Les États-Unis et la Grande-Bretagne restent officiellement en récession.
Le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a progressé de 0,9% par rapport au trimestre précédent, soit une augmentation de 3,7% en rythme annualisé. Cette hausse, conforme aux pronostics des économistes, est la première en 5 trimestres. Elle met fin à la plus longue et la plus profonde récession traversée par le pays depuis 1945.
La reprise s'explique essentiellement, selon les chiffres communiqués par le gouvernement, par un redémarrage des exportations et de la consommation des ménages, stimulée par les plans de relance mis en oeuvre par les autorités. Mais l'investissement des entreprises est resté très faible.
L'investissement public a ainsi bondi de 8,1% par rapport au trimestre précédent, les exportations de 6,3% et la consommation des ménages a augmenté de 0,8%. Mais l'investissement en capital a encore chuté de 4,3%.
"Les difficiles conditions actuelles vont se poursuivre, mais nous espérons que l'économie se dirigera pour de bon vers une éclaircie", a commenté le ministre de la Politique économique et budgétaire, Yoshimasa Hayashi.
Depuis environ un an, le gouvernement japonais a adopté de nombreuses mesures de relance équivalent à environ 5% du PIB. L'État a notamment viré de l'argent liquide à chaque ménage du pays pour relancer la consommation, et a mis en place des aides à l'achat de véhicules "propres", ce qui a réveillé un marché automobile depuis longtemps sinistré.
Quant au rebond des exportations, il s'explique par les plans de relance de la consommation adoptés par la plupart des autres grandes économies, qui ont soutenu la demande en produits japonais à travers le monde.
Malgré l'embellie du PIB, le taux de chômage au Japon a atteint en juin son plus haut niveau en 6 ans (5,4%), proche de son record historique. Le nombre de chômeurs s'est envolé de plus de 30% en un an et les offres d'emplois sont en chute vertigineuse, selon des statistiques publiées fin juillet.
Le gouvernement a par ailleurs révisé le 17 août en forte hausse les chiffres du PIB du premier trimestre 2009, au cours duquel la récession s'est finalement chiffrée à -3,1% par rapport au quatrième trimestre 2008 au lieu de -3,8% (-11,7% en rythme annualisé au lieu de -14,2%).
AFP/VNA/CVN