Jack Lew dirige désormais le département du Trésor américain. |
Les sénateurs ont voté à une large majorité, par 71 voix contre 26, en faveur de Jack Lew, 57 ans, qui succède à Timothy Geithner, parti fin janvier après quatre années au gouvernement, marquées par la plus grave crise économique depuis les années 1930. M. Lew prend ses fonctions le 28 février.
Le président Barack Obama s'est immédiatement félicité du vote. "Sa réputation de maître des questions budgétaires, capable de travailler avec les responsables des deux partis, lui a déjà permis de réussir dans les fonctions les plus difficiles à Washington", a-t-il déclaré dans un communiqué, en rappelant que M. Lew avait été son secrétaire général à la Maison-Blanche.
Comme secrétaire d'État, Jack Lew jouera un rôle majeur dans la mise en place des nouvelles lois de régulation financière visant à éviter une nouvelle crise. Il rejoint aussi le gouvernement alors que l'État fédéral entre dans une période d'austérité forcée, avec l'entrée en vigueur de réductions automatiques de dépenses à partir du 28 février.
À l'été 2011, Jack Lew a joué un rôle clef dans les négociations avec le Congrès, lors desquelles ces coupes ont été imaginées comme un remède forcé pour réduire le déficit. Les finances publiques sont le fil rouge de sa carrière. Ex-bras droit du président à la Maison-Blanche et expert du budget, il a piloté le retour des États-Unis aux excédents budgétaires à la fin des années 1990 sous la présidence de Bill Clinton.
Allers-retours entre le gouvernement
et le monde financier
À l'arrivée du républicain George W. Bush au pouvoir, en 2001, il part dans le privé, à la direction de l'Université de New York (NYU), puis au sein de la banque américaine Citigroup en 2006. Il perçoit à son départ de Citigroup un bonus de près d'un million de dollars, juste avant de rejoindre l'administration de Barack Obama en janvier 2009, un fait révélé pendant l'examen de sa candidature par le Sénat.
Pour les élus républicains, dont Jeff Sessions, le bonus est incompréhensible au vu des pertes abyssales de la banque pendant la crise, et ne s'explique que par la volonté du groupe bancaire de s'acheter les faveurs d'un homme influent à Washington.
Mais les allers-retours entre le gouvernement et le monde financier sont monnaie courante. Beaucoup de ses prédécesseurs ont, comme lui, travaillé à Wall Street avant de prendre leurs fonctions au Trésor.
AFP/VNA/CVN